Un élève atteint de dyspraxie et scolarisé en 4ème dans un collège de Montauban dans le Tarn-et-Garonne s'est vu interdire par plusieurs professeurs l'usage de son ordinateur portable en classe. Ses parents expliquent pourtant que cet outil est indispensable pour lui permettre de prendre des notes.
Depuis la rentrée scolaire, le jeune Melvin, élève de 4ème au collège Institut familial de Montauban ne peut pas utiliser son ordinateur en classe. Plusieurs professeurs lui en auraient interdit l'usage. L'adolescent est atteint de plusieurs handicaps dont celui de la dyspraxie. Un trouble des apprentissages qui occasionne des difficultés dans les gestes, les jeux et l’écriture. Melvin a pourtant obtenu de l'Education nationale un ordinateur portable, seul outil de compensation pour prendre des notes. De plus, la MDPF, maison départementale pour les personnes handicapées, a signifié qu'un ordinateur lui était nécessaire.
Selon l'association Técap 21 Quercy Gascogne, qui suit l'enfant et sa famille, certains enseignants ne tiennent pas compte de son trouble et demandent à Melvin d'écrire au stylo "pour son autonomie".
Etre dyspraxique, c'est être empêché dans ses gestes, c'est comme se lever tous les matins avec des gants de boxe aux mains, pour effectuer toutes les tâches du quotidien. Ces troubles sont des handicaps invisibles. De nombreux enseignants réfutent cela et considèrent que tout handicap n'est qu'une difficulté passagère et qu'il suffit d'effort pour le supprimer.
Jean-Loup Pulicani, président de l'association Técap 21 Quercy Gascogne
Sollicitée par France 3 Occitanie, la direction de l'établissement n'a pas encore répondu à nos demandes d'interview.
Manque de formation des enseignants et des AESH
Selon Jean-Loup Pulicani, de l'association Técap 21 Quercy Gascogne "le cas de Melvin, montre bien qu'il y a encore des efforts à faire dans la sensibilisation et la formation des enseignants et des accompagnants d'élèves en situation de handicap".
Actuellement, pour les postulants AESH qui n'ont pas de diplôme professionnel dans le domaine de l'aide à la personne, la formation est concentrée sur 60 heures. Trop peu, selon ce représentant d'association : "Ces accompagnants doivent souvent prendre en charge plusieurs enfants avec des besoins différents : troubles DYS, autistes, trisomiques et dans plusieurs établissements."
Dans son rapport datant d'août 2022, la défenseuse des droits Claire Hédon recommande au ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse "de mieux former les enseignants et, plus généralement, l’ensemble des acteurs de l’Education nationale sur les enjeux de l’école inclusive, l’accueil des enfants en situation de handicap, les différents handicaps mais également sur l’utilisation des outils indispensables à l’évaluation des besoins de l’enfant."
Les dernières statistiques officielles font état de 220 000 enfants nécessitant l'accompagnement d'un AESH et de seulement 125 000 accompagnants en postes.