En plein salon de l'agriculture, l'image de Pierre-Guillaume Mercadal, bras levés, bonnet vissé sur la tête, franchissant les rangs des CRS pour rejoindre le cortège présidentiel, s'est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Après avoir attiré l'attention médiatique localement, l'éleveur du Tarn-et-Garonne est brandit comme le symbole de l'extrême droite chez les agriculteurs.
Les bras en l'air, son bonnet visé sur la tête, Pierre-Guillaume Mercadal fend le cordon de CRS afin de se rapprocher du cortège du président de la République, Emmanuel Macron. L'image de l'éleveur de cochons laineux fait depuis le week-end du 24 février 2024 le tour des réseaux sociaux.
Nouveau moment de tension à l’intérieur du #SalonDeLAgriculture, des #agriculteurs de la Coordination Rurale tentent de forcer un barrage de CRS pour s’approcher du Président Emmanuel #Macron. pic.twitter.com/dnMEqSO0Id
— CLPRESS / Agence de presse (@CLPRESSFR) February 24, 2024
L'agriculteur du Tarn-et-Garonne est en train de devenir une figure de proue pour certains secteurs de l'extrême droite, notamment dans les milieux agricoles.
Voir cette publication sur Instagram
Au média d'extrême droite, Livre Noir, Pierre-Guillaume Mercadal raconte : "On ne pouvait pas rentrer. On a dû forcer les portes et faire sauter les cadenas. On était plus d'une centaine. Là, cela a chauffé gentiment en respectant les forces de l'ordre. Là, les leaders syndicaux sont en train de négocier avec Macron. On va voir s'il a décidé de nous entendre. Les revendications des agriculteurs sont très très simples. On ne demande pas la charité. On demande seulement qu'il arrête d'importer ses merdes ukrainiennes que l'on arrête de se faire concurrencer par le Tafta et compagnie."
Multiplication des vidéos "buzz" sur les réseaux sociaux
Ces derniers mois, le producteur s'est surtout fait connaître pour son conflit ouvert avec le maire de Montjoi, soutenu à coup de vidéos sur les réseaux sociaux par l'influenceur d'extrême droite Papacito. Le dépôt d'un cochon laineux mort. La scène, filmée par l'épouse de l'agriculteur, Claire Bizien, alias Epona, une chanteuse connue des sphères néonazies, a fait le buzz dans le milieu des "lol fafs", comme le souligne le site Arrêt sur Images.
Le 19 févier 2024, après 48 heures de garde à vue, Pierre-Guillaume Mercadal, installé à Montjoi dans le Tarn-et-Garonne, a été placé sous contrôle judiciaire pour des faits d'outrage et de harcèlement en récidive à l'encontre d'un autre élu : un certain Jean-Michel Baylet, maire de Valence-d'Agen et patron du quotidien la Dépêche du Midi. Un journal contre lequel l'éleveur a une dent après le traitement de l'affaire de Montjoi en s'en prenant sur les réseaux notamment à l'un de ses reporters Max Lagarrigue. Mercadal est depuis placé sous contrôle judiciaire.
De la Confédération paysanne à la Coordination rurale
Sa présence aux côtés de la Coordination rurale, syndicat proche de l'extrême droite, au salon de l'agriculture n'est finalement pas étonnante, pour celui qui fût, un temps, membre de la Confédération paysanne dans le 82...
Lundi 26 février 2024, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot a accusé cette "centaine d'agriculteurs ultra-violents" de ne pas être "représentatifs des agriculteurs" et de tenir des propos "extrêmement choquants" comme "on est chez nous", rappelant ceux entendus lors des meetings de l'extrême droite, a-t-elle jugé. Dans le Figaro, Emmanuel Macron accuse d'ailleurs sans détour la Coordination rurale d'être derrière ces incidents et d'être liée au Rassemblement national.
"Héros" agricole de l'extrême droite
"Malgré les discussions et les avancées, un syndicat a fait le choix de ne pas appeler au calme : c'est la Coordination rurale", affirme-t-il, en assurant que "des décideurs locaux de la Coordination rurale sont engagés de manière très officielle au Rassemblement national".
Tout ce qui compte de membres de l'extrême droite veut désormais s'afficher aux côtés de Pierre-Guillaume Mercadal.
Belle rencontre avec un éleveur résistant !#SalonAgriculture2024#SIA2024 pic.twitter.com/ySo9KGDf9U
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) February 26, 2024
Dernier exemple en date, avec Nicolas Dupont-Aignan, qui sur les réseaux sociaux pose avec celui qu'il présente comme un "héros" des agriculteurs.