Dans le bourg de Labarthe, Amédé, ancien agriculteur, se plaint depuis trois ans de nuisances sonores engendrées par l'exploitation voisine qui compte 10.000 pintades. Pour essayer de trouver un terrain d’entente, Fabrice, l'éleveur mis en cause a retiré ses volailles du bâtiment pour l'été.
A Labarthe, village du sud-Quercy aux confins du Tarn-et-Garonne et du Lot, les pintades ne criaillent plus. Amédé Laviale, agriculteur à la retraite, vit à 200 mètres de deux hangars d’une exploitation avicole. Depuis trois ans, les nuisances sonores des volailles le pénalisent au quotidien : « Quand je suis à l’extérieur, dans mes vignes, je dois mettre un casque anti-bruit et des boules Quies. ».
Je préfère écouter le chant des oiseaux que d’entendre le bruit des pintades.
L’ancien exploitant en polyculture regrette que l'éleveur mis en cause n’ait pas construit directement ses deux hangars à côté de sa propriété : « il faut que les agriculteurs construisent des bâtiments à côté de chez eux et non pas à côté des habitations. J’ai été moi-même producteur, cette situation, je ne la comprends pas. ».
Un bâtiment aux normes
La situation a donc contraint Fabrice Lacombe, à retirer ses 10.000 pintades pour l’été et à les remplacer par des poulets moins bruyants: « cela nous fait perdre de l’argent, car une pintade vaut le double du prix d’un poulet. »
Pour essayer de régler ce conflit de voisinage qui dure selon lui depuis « de nombreuses années », l’exploitant a fait des compromis : « on a aménagé des talus et des haies de sapins pour atténuer le bruit. Le bâtiment est à 100% aux normes. » Une médiatrice a même été sollicitée par l’un des voisins : « elle est venue à Labarthe et n’a pas constaté de défauts dans nos hangars. » Des compromis qui n’ont pas satisfait le voisinage. Amédé Laviale n’a, en effet, pas souhaité « engager de discussion avec Monsieur Lacombe. ».
Je ne comprends pas la réaction de mes voisins, j’ai tout fait pour réduire le bruit...
Le paysan assure également que ses pintades ne sortent pas tous les jours durant l’année. Le reste du temps, elles sont dans les hangars : « elles sont à l'extérieur des bâtiments pendant environ un mois et demi. Mes pintades sont labellisées, elles doivent obligatoirement sortir pour que l’on garantisse une qualité à nos produits. »
Face aux plaintes, Fabrice Lacombe est prêt à faire d’autres concessions : « nous arrêterons l’élevage de pintades l’année prochaine à partir du printemps. L'été, nous ne ferons plus que du poulet, c’est moins bruyant. Nous voulons arranger les choses, car cela va très loin, je reçois même des menaces de mort. »
La mairie sollicitée
Le maire de Labarthe, André Bernardou espère que ce conflit trouvera un terrain d’entente. L’un des plaignants l’a sollicité à plusieurs reprises pour essayer de régler cette polémique qui dure depuis près de 3 ans. Mais d’après lui, les choses pourraient changer cet été : « je comprends les réactions des voisins qui se plaignent des nuisances. Dans le village, on n’entend pas les pintades. Cela touche juste deux maisons. Je suis en discussion avec Monsieur Lacombe pour qu’il change sa méthode d'élevage. Malheureusement, en tant que maire, je ne peux rien faire d’autre. » Affaire à suivre donc.