Tarn-et-Garonne : des propriétaires et des éleveurs créent un collectif pour protéger les chevaux des mutilations

Les mutilations de chevaux se multiplient en France depuis plusieurs mois. Dans le Tarn-et-Garonne, deux attaques ont été enregistrées début septembre. En parallèle des rondes de la gendarmerie locale, des éleveurs et des propriétaires du département ont créé un groupe de vigilance.
 

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Carte IGN en main, gilet jaune estampillé "SOS chevaux 82" sur le dos, ces amoureux du cheval se retrouvent quotidiennement près de Caussade, dans le Tarn-et-Garonne. Ils sont propriétaires, éleveurs ou simples amoureux du cheval et chaque jour, ils sillonnent le secteur bénévolement pour surveiller les animaux seuls dans leurs prés.

Un collectif de surveillance

"Notre gilet jaune, c'est notre seule arme" sourit Didier Thouron, propriétaire d'un centre équestre, à l'origine de ce collectif. "L'idée, c'est de protéger les animaux et de sensibiliser les propriétaires. Il faut que la peur change de camp."
Car depuis plusieurs semaines, avec la multiplication des mutilations de chevaux partout sur le territoire français, la peur s'est effectivement installée.
L'idée de "SOS chevaux", c'est de recenser les animaux, de rassurer leurs propriétaires, mais aussi de faire acte de présence dans la campagne, pour dissuader d'éventuels actes de malveillance.

On fait des tournées quotidiennes, aléatoires, de jour comme de nuit. On mentionne les nouveaux chevaux, poneys et ânes. On les répertorie lors de nos rondes. On surveille leur comportement, s'ils sont agités, affolés. On vérifie s'il en manque.

Didier Thouron

 

Un partenariat avec la gendarmerie

Et comme le rappelle Didier Thouron, l'idée n'est surtout pas de se faire justice soi-même. Le collectif travaille en collaboration avec la gendarmerie qui multiplie elle aussi les rondes dans le département.  Depuis son apparition, le phénomène est pris très au sérieux par les forces de l'ordre.
"Il faut faire comprendre aux propriétaires que ce phénomène existe, qu'il faut être vigilant mais qu'il ne faut pas entrer dans la psychose. Le rôle de la gendarmerie, c'est de faire baisser la pression mais de faire augmenter la vigilance" explique le capitaine David Leprêtre, commandant de la compagnie de gendarmerie de Montauban.
Sur le terrain, les gendarmes des brigades de Castelsarrasin et de Caussade vont aussi à la rencontre des éleveurs pour vérifier leurs installations et leur distribuer des flyers qui listent les recommandations à suivre pour sécuriser leurs animaux :
  • Surveiller quotidiennement les chevaux au pré.
  • Rentrer leurs animaux la nuit.
  • Contrôler la fermeture de leurs enclos.
  • Ne pas laisser les licols sur les animaux.
  • Installer éventuellement des caméras de chasse pour surveiller leurs prés.
  • Signaler les véhicules ou les va-et-vient suspects à la gendarmerie.

Une peur bien installée chez les propriétaires d'équidés

"La psychose est là. On a peur pour nos bêtes" témoigne Aurore Jumeaux, propriétaire de chevaux. Aux gendarmes qui sont venus lui rendre visite ce jour-là, elle détaille les précautions qu'elle a prises. 

Je suis en bordure de route alors le soir, je fais en sorte que les chevaux restent dans un périmètre restreint, c'est-à-dire le plus près de la maison. Je les rentre dans le pré le plus petit possible et j'ai des caméras aux deux angles donc je peux voir l'intégralité de mon pré. J'ai aussi les chiens autour donc je serai prévenue s'il se passe quelque chose.

Aurore Jumeaux

Deux enquêtes pour actes de cruauté envers des animaux domestiques ont été ouvertes dans le Tarn-et-Garonne. Elles sont suivies par le parquet de Montauban.

Voir ici le reportage de Julie Valin et Laurence Boffet :
 

En France, les mutiliations de chevaux se multiplient depuis plusieurs semaines. Dans le Tarn-et-Garonne, où deux attaques d'équidés ont été recensées, des prorpriétaires et des éleveurs ont créé un collectif de surveillance. Ils font des rondes bénévolement et travaillent en partenariat avec la gendarmerie.

Un centre d'écoute pour les propriétaires

En France, on compte plus de 150 enquêtes en cours, pour actes de cruauté envers des animaux. Aucune n'a pour l'instant abouti.  
Un centre d'écoute national vient par ailleurs d'être créé à Arnac-Pompadour, en Corrèze, sur le site de l'institut français du cheval et de l'équitation. Sur le numéro vert mis en place pour répondre aux propriétaires en détresse, des dizaines d'appels affluent chaque jour depuis le 9 septembre. Lancée à la demande du ministère de l'Agriculture, la plateforme en a déjà enregistré plus de 500.


 
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