Tarn-et-Garonne : vivre à côté de la centrale nucléaire de Golfech, une famille témoigne

Ses deux tours blanches de 178 mètres sont les plus hautes d'Europe, et ses longs panaches de fumée se voient à des kilomètres à la ronde. Aujourd'hui, 128 000 personnes vivent dans le périmètre de sécurité de la centrale nucléaire de Golfech. Parmi elles, la famille d'Elyse. 

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Espalais, 400 habitants, fait partie des 54 communes du périmètre de sécurité du site nucléaire de Golfech. C'est là que vivent Elyse, son mari Christian et leurs trois enfants. A 5 petits kilomètres des deux réacteurs.

"On a pas vraiment conscience du danger"

C'est une belle bâtisse, au fond d'une impasse. L'hiver on voit très bien les deux tours blanches de la centrale. L'été, avec la végétation, on ne voit plus que les colonnes de fumée. 

On vit dans cette maison depuis 2006. Et on n'a jamais pensé au danger quand on s'est installé. Ici, on ne réfléchit pas à tout ça. Aujourd'hui, même ma fille de 16 ans, me dit qu'elle ne la voit plus! Au quotidien, en famille, nous ne parlons jamais de la centrale.

Elyse

Elise et sa famille se sentent en sécurité. Pourtant le 15 juin, l'ASN, l'Autorité de Sûreté Nucléaire, mettait en garde sur le mauvais fonctionnement de la centrale. Honnête, Elise précise qu'avec son mari, ils ne lisent pas tous les rapports, à tort ou à raison dit-elle. 

 

Grandir au pied de la centrale

A 40 ans, Elyse a toujours vécu à moins de 5 kilomètres de la centrale. Comme son mari. A l'époque de la construction, dans les années 80, Elyse est une petite fille et elle se souvient de ce qui se dit chez elle au sujet de la centrale :

Mes parents parlaient d'une véritable opportunité professionnelle. Ils ont même ouvert un hôtel à cette époque là. Nous sommes dans un bassin économique agricole, sans industrie, alors la centrale, ça voulait dire des commerces, le maintien des écoles dans certains villages...

Elyse

A l'époque, des lotissements entiers sont construits. Encore aujourd'hui, les retombées économiques liées à la centrale sont énormes. Un millier de personnes travaillent chaque jour sur le site. Ici, "tout le monde connaît quelqu'un qui travaille à la centrale" précise Elyse. 

Des enfants informés dès la maternelle

Comme leurs parents, les enfants d'Elyse et Christian ne font plus attention à cette présence imposante. 

Pour les enfants, c'est assez naturel. A l'école, de la même façon qu'ils font les exercices d'alerte incendie ou d'intrusion, ils font aussi des exercices d'alerte nucléaire. Il n' y a pas de psychose. Pour les enfants, la centrale, c'est la fabrique à nuages !

Elyse

La famille boit l'eau du robinet et consomme les fruits et les légumes des maraîchers du secteur.

Si la centrale fait partie du paysage pour beaucoup de familles du Tarn-et-garonne, c'est souvent les gens de l'extérieur qui s'interrogent sur cette présence singulière. "Ce sont les amis ou la famille venus de loin qui nous font remarquer la présence de la centrale et nous rappellent le danger".

Des réflexes maitrisés

Ils ont beau ne plus voir la centrale, le risque nucléaire est là, à quelques kilomètres. Dans la boite à pharmacie de la famille, des comprimés d'iode, renouvellés par la mairie dès qu'ils sont périmés. S'ils n'assistent pas aux réunions publiques d'information, les membres de cette famille maîtrisent les réflexes à avoir en cas d'alerte.

Ils sont affichés partout. Dans les salles d'attente, les pharrmacies...Alors, à force, on les connaît. Je sais que je dois laisser mes enfants à l'école. Me mettre à l'abri, rentrer les animaux...

Elyse

 

Pour conclure, sans être ni pour ni contre, Elyse estime que la présence de la centrale lui apporte plus de bienfaits que d'inconvénients. Malgré certains rapports accablants, "nous n'avons pas peur, car nous faisons confiance aux professionnels qui travaillent sur le site. Cest un dossier très sensible, je pense donc que personne ne le prend à la légère".

 

 

 

 

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