La cagnotte "SOS Paul Rudelle" a suscité un véritable élan de solidarité en France. Ce retraité de 82 ans est menacé d'expulsion de sa maison suite au décès de sa compagne après 37 ans de vie commune. Les héritières de la défunte, nées d'une précédente union, doivent récupérer le logement pour le vendre et rembourser des dettes.
Paul Rudelle, retraité du Tarn de 82 ans, n'est pas encore sorti d'affaire. Il est toujours menacé d'expulsion de la maison qu'il occupe depuis presque 40 ans suite au décès de sa compagne. Ses ex-belles-filles veulent récupérer leur héritage. Mais son histoire a ému dans tout le pays, un élan de solidarité s'est enclenché.
La cagnotte s'élève déjà à 56 000 euros
Sa cagnotte "SOS Paul Rudelle" a déjà récolté 56 000 euros en cette fin du mois d'avril 2024. Près de 2 000 personnes se sont mobilisées. Mise en ligne fin février sur la plateforme "On Participe", elle doit permettre à Paul Rudelle de racheter aux héritières de sa défunte compagne la maison qu’il occupe depuis des décennies au Séquestre.
Une maison que ce tailleur de pierre a entretenu et sauvé quand il a rencontré sa compagne. Pendant un épisode sévère de sécheresse, la maison menaçait même de s'effondrer. Paul a repris les fondations à la pioche : "Je mettais des attelles à chaque fente, sinon on passait le pied dedans", raconte-t-il dans la vidéo. "J'ai posé onze piliers le long des façades. Et après, j'ai fait les crépis. J'en ai utilisé des sacs de ciment."
Paul Rudelle a perdu sa compagne Simone en août 2022. À 82 ans, il doit faire le deuil de 37 ans d'amour et de vie commune mais aussi de son logement. Car ce sont les filles de Simone, nées d'une précédente union, qui héritent de la maison commune.
Menacé d'expulsion, il raconte son histoire sur internet
Paul dit s'être occupé de Simone jusqu'à ses dernières heures : "Les filles, elles ne venaient pas beaucoup, elles étaient à Baraqueville" raconte Paul. "Et le lendemain de la mort de Simone, elles m'ont dit : maintenant, tu t'en vas".
Depuis fin février, Paul raconte son histoire dans une vidéo publiée sur YouTube. Elle a déjà été vue des milliers de fois, son cas a ému la France entière. Une cagnotte est ouverte.
Ses ex-belles filles doivent rembourser des dettes
Malgré la somme récoltée, Paul Rudelle est loin des 150 000 euros dont il aurait besoin pour garder la maison. Mais lui et ses proches gardent espoir de parvenir à un accord amiable avec les deux belles-filles.
Pour l'avocat de ces dernières, Me Jean-Louis Jeusset : "elles n’ont pas d’autre choix que de vendre la maison, elles doivent régler 60 000 € à la MSA en remboursement du fonds national de solidarité dont bénéficiait leur mère. Une aide à la retraite que les héritières sont tenues de rembourser sur le patrimoine de la défunte".
L’idée serait de leur verser le montant de la cagnotte, pour régler cette dette, si elles acceptent en contrepartie de louer la maison à Paul.
Un proche de Paul Rudelle
Sans accord, il doit quitter la maison
Mais vu le conflit qui oppose les deux parties depuis plus d'un an et demi, la situation est loin d'être réglée. Comme le couple n’était en effet ni marié, ni pacsé, il n'a aucun droit sur cet héritage. Ce sont les deux filles de la défunte qui héritent de la maison.
Un héritage qui est contesté par Paul Rudelle. Il affirme que Simone avait rédigé un testament olographe pour lui permettre de rester vivre dans la maison. Mais ce document n’a jamais été retrouvé et les deux ex-belles-filles nient formellement son existence.
Une ordonnance de justice défavorable
Début janvier, une ordonnance du juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d’Albi confirme que "Paul Rudelle est un "occupant sans droit, ni titre" depuis le décès de Simone et lui accorde un délai de six mois pour quitter la maison. D’ici là, il doit également verser à ses ex-belles-filles une indemnité mensuelle d’occupation, d’un montant de 400 €, ainsi qu’une somme de 1000 € pour leurs frais de justice".
Les héritières ont laissé plusieurs mois à Paul Rudelle pour trouver un nouveau logement. Le retraité a fait appel de l'ordonnance de début janvier pour éviter d'être expulsé. La procédure est toujours en cours. Ses proches espèrent que la cagnotte lui permettra de trouver un accord amiable avec ses ex-belles filles.