Paul Rudelle, un octogénaire tarnais est menacé d’expulsion de la maison qu’il habite depuis trente-neuf ans. Cette maison appartenait à sa compagne Simone, décédée en août 2022. Les deux filles, qui en ont hérité, souhaitent aujourd'hui la revendre. Une cagnotte a été ouverte pour racheter la maison et permettre à Paul d'y rester.
Un octogénaire est menacé d'expulsion dans le Tarn après la mort de sa concubine. Les héritiers veulent revendre la maison. Une cagnotte a été lancée pour la racheter et permettre à Paul Rudelle d'y rester.
Menacé d'expulsion
Paul Rudelle a perdu sa compagne en août 2022. À 82 ans, il doit faire le deuil de 37 ans d'amour et de vie commune. Seulement voilà, Paul et Simone ne se sont jamais mariés, ni même pacsés. Ce sont les filles de Simone qui héritent de la maison commune. Et Paul se retrouve menacé d'expulsion.
Depuis fin février, Paul raconte son histoire dans une vidéo publiée sur YouTube. Et son cas émeut la France entière. Elle a déjà été vue des milliers de fois. Car Paul s'est occupé de Simone jusqu'à ses dernières heures : "Les filles, elles ne voulaient pas venir, elles étaient à Baraqueville" raconte Paul. "Et le lendemain de la mort de Simone, elles m'ont dit : maintenant, tu t'en vas".
Une cagnotte de soutien lancée
Paul est un ancien maçon. Il a rencontré Simone lors d'un bal musette en 1985 et il s'est installé chez elle. Pendant un épisode sévère de sécheresse, la maison menace de s'effondrer. Paul reprend les fondations à la pioche : "Je mettais des attelles à chaque fente, sinon on passait le pied dedans", raconte-t-il dans la vidéo. "J'ai posé onze piliers le long des façades. Et après, j'ai fait les crépis. J'en ai utilisé des sacs de ciment."
Alors aujourd'hui son entourage ne comprend pas qu'on le mette dehors. Ses proches ont lancé une cagnotte début mars : "L’idée est de permettre à Paul, qui ne perçoit qu’une petite retraite de 824 euros, de racheter la maison à ses belles-filles", explique son voisin Sébastien Berardi. Estimée à 135 000 euros, la maison serait léguée à la Fondation Abbé-Pierre à la mort de Paul. Ce vendredi 22 mars, la cagnotte « SOS Paul Rudelle » a déjà dépassé les 40 000 euros.
Des relations familiales complexes
Paul, qui est aussi tailleur de pierre, a participé à la rénovation de la maison de sa belle-fille, un ancien couvent dans l'Aveyron : "Ça m'a pris plus d'un mois de travail. Et je n'ai pas été payé. Même pas un merci" témoigne-t-il. Des belles-filles qu'il accuse même d'un vol de carte bleue : "Les gendarmes l'ont dit", confirme Paul dans la vidéo. "C'est votre fille qui a fait le coup". Le vieil homme a porté plainte.
Pour leur défense, les héritières ont fait savoir par la voix de leur avocat dans les colonnes de 20 minutes "qu'au-delà de la maison, elles ont aussi hérité d’une dette sociale de 60.000 euros auprès du fonds de solidarité de la MSA. Et que pour la rembourser, elles doivent vendre la maison".
Le 8 janvier, le tribunal d’Albi a estimé que Paul occupait la maison "sans droit ni titre". Il lui laisse six mois pour quitter les lieux. L’avocat de Paul a fait appel : "C’est une procédure d’urgence et je pense qu’elle sera jugée à Toulouse d’ici la fin du mois d’avril", explique Jérôme Vialaret. Les instigateurs de la cagnotte de soutien espèrent de leur côté trouver un accord amiable avec les héritières.