Les avocats de Cédric Jubillar, incarcéré pour le meurtre présumé de son épouse Delphine en 2020 dans le Tarn, ont entrepris cette semaine deux actions en justice. Objectif : faire récuser les juges d'instruction chargés de l'enquête.
Deux nouvelles actions en justice ont été lancées par les trois avocats de Cédric Jubillar, le mari et meurtrier présumé de Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 dans le Tarn. Objectif : faire récuser les deux juges d'instruction chargés de l'enquête, dont ils dénoncent la "partialité".
Selon l'AFP, les trois conseils de Cédric Jubillar ferraillent contre ces deux magistrats instructeurs parce qu'ils ont écrit en novembre, dans leur ordonnance de mise en accusation, que "l'ensemble des éléments recueillis lors de l'information judiciaire démontre que Cédric Jubillar est l'auteur du meurtre de son épouse".
"Ils ont déjà écrit que Jubillar était coupable"
Une reprise de l'enquête judiciaire a été ordonnée le 8 février dernier par la cour d'appel à la faveur de nouveaux éléments. Les trois avocats de Cédric Jubillar s'en sont montrés satisfaits, mais ils ont néanmoins introduit, ce 13 février 2024, un recours contre cette décision devant la Cour de cassation. Non pas pour "faire obstruction aux actes qui sont demandés", a expliqué jeudi à l'AFP, Me Alexandre Martin, mais parce qu'ils "n'acceptent pas qu'ils soient dirigés par deux magistrats qui ont d'ores et déjà écrit que Jubillar était coupable".
Deuxième acte : ce 15 février, une requête en récusation a été déposée auprès du premier président de la cour d'appel de Toulouse."Nous, on n'a plus confiance, on ne veut pas que ça soit les mêmes juges qui soient saisis", a insisté Me Martin. Le président de la cour d'appel dispose d'un mois pour se prononcer.
Possible sortie de prison ?
Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar, peintre plaquiste aujourd'hui âgé de 36 ans, clame son innocence. Delphine Jubillar, alors âgée de 33 ans, a disparu de leur maison de Cagnac-les-Mines (Tarn), où le couple vivait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19.
À l'époque, le couple était en instance de divorce. Avant la disparition, Cédric Jubillar avait tenu des propos qui avaient heurté des membres de sa famille : "Je vais la tuer, je vais l'enterrer et personne ne la retrouvera... Si Delphine me quitte un jour...", est-il consigné dans l'acte d'accusation.
Mis en examen pour meurtre sur conjoint, Cédric Jubillar encourt la réclusion criminelle à perpétuité. De ce fait, sa détention provisoire peut être portée à trois ans. La chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse peut aussi prolonger cette détention de quatre mois, à titre exceptionnel, à deux reprises. Ces prolongations sont en général demandées pour permettre au juge d'instruction de poursuivre ses investigations.
Si tel était le cas, au vu du supplément d'information ordonné par la cour d'appel, Cédric Jubillar pourrait alors être incarcéré jusqu'au 18 février 2025. En tout état de cause, ce supplément d'information retarde le procès, qui aurait pu se tenir à la fin de l'année 2024.