La fin des investigations demandée par le parquet de Paris provoque une vague d’indignation et de colère chez les victimes de l’amiante. Dans le Tarn, les ex-salariés de l’usine Eternit de Terssac, sont atterrés par cette décision.
" On enterre mon pére une deuxiéme fois".
Le coup est difficile à encaisser pour les nombreuses victimes de l’amiante en France et dans le Tarn. Magali , la fille de Jacky, un ouvier d'Eternit décédé des suites d'un cancer de la plévre du à l'amiante, se dit anéantie.
Le parquet de Paris vient de demander la fin des investigations dans plusieurs enquêtes pénales concernant le dossier. L’institution judiciaire a estimé que « le diagnostic d'une pathologie liée à l'amiante fait la preuve de l'intoxication, mais ne permet pas de dater l'exposition ni la contamination ». Une explication qui ne convient pas ni aux familles, ni à L’association nationale des victimes de l'amiante (Andeva) et la fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (Fnath).
Une décision inadmissible pour les associations et les familles
En outre, la décision du parquet risque de "faire prospérer des non-lieu pour tous les responsables, petits ou grands, qui avaient été mis en examen dans tous les dossiers pénaux de l'amiante", s'indignent-elles, en précisant que "la clôture de l'instruction a été notifiée dans une vingtaine de dossiers dont ceux d'Eternit, Valeo ou Everite (Saint-Gobain)" et "ceux de Jussieu ou de la Normed risquent de prendre le même chemin".
Des conséquences sur les malades de l’amiante dans le Tarn
Dans le Tarn Selon l'Addeva 81, plus de 2000 salariés d'Eternit France ont contracté des maladies directement liées à l'amiante.Plus de 400 en sont morts dont 17 qui travaillaient à l'usine de Terssac.
Depuis plus de 21 ans, ces travailleurs de l'amiante se battent juridiquement pour un grand procès au pénal en France, comme celui qui s'est tenu en 2011 en Italie.
Une décision d’autant plus difficile à entendre, après que la justice ait annulé en 2011 la mise en examen de 6 anciens dirigeants d’Eternit. Puis en 2015, c'est la cour de cassation qui a remis en cause la responsabilité des décideurs publics dans l’ensemble des dossiers français.
Si l'ordonnance de non-lieu était prononcée, Les associations de victimes ont déjà prévu de porter le débat devant la chambre d'instruction de Paris.
Le reportage de Corinne Carriére et Véronique Galy