Cinq communes du Tarn sont désormais classées en zone de prédation avérée du loup sur décision du préfet. C'est une première dans ce département qui doit permettre aux éleveurs d'être accompagnés financièrement en cas d'attaque sur leurs troupeaux.
Les attaques du loup sur des troupeaux dans le Tarn suscitent régulièrement l'émoi et l'inquiétude des éleveurs d'ovins et de caprins avec en toile de fond, cette question de la protection des élevages et des aides disponibles. En réponse à ces interrogations, un arrêté préfectoral daté du 12 janvier 2023 détermine trois zones de prédation du loup. Et pour la première fois, cinq communes du Tarn sont classées dans le cercle des risques avérés.
Pourquoi ce nouveau classement ? C'est la suite logique de l'évolution des attaques de loups dans le Tarn entre 2021 et 2022. Les demandes de constat de prédation par les éleveurs sont en effet en augmentation : passant de 31 à 48. Même tendance en ce qui concerne les confirmations par l'OFB (on parle alors de cas où le loup est non-écarté) : 18 en 2021 et 33 en 2022, ce qui traduit "une augmentation significative des cas d'attaques avérées" du loup, précise le directeur de cabinet de la préfète du Tarn.
5 communes dans le cercle 1
Albine, Lacabarède, Mazamet, Saint-Amans-Soult et Sauveterre. Voici les cinq communes du Tarn qui, pour la première fois, se retrouvent dans le cercle le plus sensible concernant les attaques de loup sur les troupeaux.
En novembre 2022, un comité loup avait confirmé la présence de trois loups dans le Tarn sur les secteurs de Carroux, du Somail, et de la Montagne noire. "Des loups solitaires qui se déplacent sur un périmètre identifié à la confluence du Tarn, de l'Hérault et de l'Aude", nous précise Franck Dorge, directeur de cabinet du préfet du Tarn.
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Si l'ensemble du Tarn est considéré comme "zone possible d'extension géographique du loup" (cercle 3), sachez que 27 autres communes du sud du département sont désormais classées en "zone où des actions de prévention sont nécessaires du fait de la survenue possible de la prédation du loup". Voir la carte ci-dessus.
Aides pour la protection des troupeaux
"Ces classements donnent accès à des aides à la protection issues de fonds européens (Feader) dont l'État redevient l'autorité de gestion en 2023", indique la préfecture du Tarn dans son communiqué.
Concrètement, le dispositif prévoit d'accompagner financièrement les éleveurs d'ovins et de caprins dans la mise en place de mesures de protection des troupeaux. Dans le cercle 3, autrement dit sur l'ensemble du département, les éleveurs peuvent être aidés à hauteur de 80% pour le recours à un chien de protection. Dans le cercle 2, s'ajoute la prise en charge de clôtures électrifiées. Et dans le cercle 1 : une troisième mesure de protection peut être facilitée financièrement, à savoir le gardiennage des troupeaux par un berger salarié ou groupement pastoral.
Les projets d'adaptation des activités d'élevage face au loup doivent être soumis, entre le 16 janvier et 31 juillet 2023 à la Direction départementale des territoires, afin de pouvoir obtenir ces aides financières.
