A l’initiative de la Fédération nationale ovine (FNO), un responsable du dossier loup est venu rencontrer des éleveurs du Tarn ce lundi 7 mars pour faire un bilan des attaques de loups, trouver des solutions et informer sur les aides disponibles.
« Le 29 novembre il était là », lance Cédric Carme en pointant l’entrée de sa bergerie. « Et depuis, j’ose plus laisser sortir mes bêtes », ajoute-t-il. Il y a trois mois, cet éleveur de brebis à Saint-Amans-Soult (Tarn) a subi une attaque de loup, juste devant sa bergerie. 11 brebis et 2 béliers ont été tués.
Ce lundi 7 mars, l’éleveur tarnais reçoit une quarantaine de personnes sur son exploitation, éleveurs et particuliers qui possèdent quelques animaux. Ils sont venus rencontrer le responsable du dossier loup à la Fédération nationale ovine (FNO), et discuter de solutions pour se protéger des attaques, dont le recensement augmente ces derniers temps dans le Tarn.
Je me sens en colère mais surtout impuissant. Mes brebis sont faites pour vivre dehors, à l’intérieur elles ne sont pas bien. Et quand je vois qu’aujourd’hui elles sont enfermées depuis plus de trois mois dans cette bergerie et que je suis obligé de faire un portail anti-loup juste pour qu’elles voient le soleil, c’est désolant.
Cédric Carme, éleveur d’ovins à Saint-Amans-Soult
Ce « Monsieur loup » de la FNO, c’est Claude Font, également éleveur en Haute-Loire. Il fait le tour de France des zones où sont constatées des attaques de loup pour y rencontrer les éleveurs.
Grâce à leurs récits, il établit un état des lieux de la situation concernant le loup sur le territoire et leur donne des informations pour leur permettre de s’en protéger. Il renseigne par exemple les éleveurs sur les aides financières possibles pour se procurer un chien patou ou pour clôturer leurs exploitations.
La priorité, c’est de protéger nos troupeaux tout en continuant de les faire vivre dehors. Il faut aussi négocier avec l’administration la possibilité pour les éleveurs de se défendre par des tirs, ce qui n’est pas autorisé aujourd’hui à cause du statut protégé du loup.
Claude Font, en charge du dossier loup à la FNO
L’éleveur admet cependant qu’il n’existe pas de solution applicable partout. « La difficulté pour l’exploitation de Cédric Carme par exemple, c’est la proximité de riverains. Ça rend difficile la mise en place de mesures de protections, comme les chiens, à cause des nuisances qu’ils peuvent provoquer, et ça rend également délicats les tirs de protection », explique Claude Font.
Ce jour-là, Marie-Christine Guilles, éleveuse d’ovins à Caucalières, est venue assister à la réunion pour « anticiper l’arrivée du loup ». Dans son troupeau de plus de 500 brebis, elle n’a pas encore connu d’attaque mais redoute que cela arrive. « On a déjà 3 patous depuis 2017, mais on se demande si ça va suffire ».
Selon les données publiées par les autorités, 44 animaux morts et 19 blessés ont été attribués au loup dans le Tarn en 2021. Concernant le début de l’année 2022, entre le 1er janvier et le 15 février, 18 animaux auraient également été tués par le loup.