Depuis le 9 septembre, des membres du projet de territoire de la vallée du Tescou (Tarn), repris par des médias, affirment qu'un consensus a été trouvé entre élus, associations naturalistes et agriculteurs au sujet d'une retenue d'eau sur le site de Sivens. La décision a seulement été repoussée.

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Après plus de 4 heures de réunion sur le projet de territoire de la vallée du Tescou, la co-présidente de l'instance de construction lâche face aux médias un tonitruant "C'est historique !".

Presque un soulagement pour la maire de Lisle-sur-Tarn car contre toute attente, élus locaux, associations environnementales et agriculteurs réunis à la maison forestière de Sivens (Tarn) viennent de se mettre d'accord sur un "schéma de principe d'organisation de la ressource en eau." 
 

La colère des zadistes

"Aujourd’hui il y a une décision qui a été prise. Vous vous attendiez tous à un vote. Nous avons été plus intelligent et plus fort, tous ensemble ! s'enorgueille Laurent Viguier, agriculteur et représentant de la Fdsea 81 au sein de l'instance. 

Une résolution présentée comme "consensuelle" actant le lancement d'une étude spécifique sur les besoins en eau de l'ensemble de la vallée du Tescou et les pistes retenues pour y répondre. Parmi celles-ci "la création d’un ouvrage sur le haut bassin du Tescou limité à une faisabilité́ technique et constructible allant jusqu’à  1.000.000 m3 disponible". 

Le lendemain de nombreux journaux titrent sur "ce consensus" trouvé entre tous les acteurs  sur "le principe d'une retenue d'eau à Sivens". Une tournure faisant croire que les associations opposées depuis plusieurs années au barrage de Sivens auraient cédé provoquant la colère de zadistes, comme dans ce twitt.
 
Au point que France Nature Environnement Midi-Pyrénées se trouve dans l'obligation aujourd'hui de publier ce communiqué.
 

Forcing pour les barrages

"Il y a eu des simplifications de la presse, assure le directeur de FNE Midi-Pyrénées, Jean Olivier. Il est difficile d'entendre les nuances de cette décision et il y a aussi une volonté de faire le forçing et mettre la pression pour imposer l'idée que les barrages sont incontournables."  

En réalité, la décision a été de nouveau repoussée.  "Ce texte n’est pas une fin en soi, détaillait le représentant du Conseil départemental du Tarn, Didier Houlès, à la sortie de la réunion du 9 septembre. Il reste du travail derrière. Il faut encore étudier finement les allocations en eau, c’est-à-dire faire du contradictoire, par rapport à la déclaration des agriculteurs de la chambre d’agriculture, expertiser ce qu’ils ont déclaré. Il peut y avoir un barrage dont la volumétrie n’est pas connue à l’heure que je vous parle puisqu’il a un complément d’études à effectuer. On cherche le consensus comme point d’appui pour aller plus loin dans un mois

Un consentement mais pas de consensus

La volonté, dans ce dossier repris en main par la Région Occitanie, était d'éviter un vote défavorable aux opposants de Sivens et d'offrir à l'opinion une image apaisée des participants après un été tendu.
 

Pour Christian Pince, du collectif de défense du Testet :

Il y a eu de l'intox. Lundi, il n’y a pas eu consensus qui signifie "approbation", mais consentement qui signifie "pas d’opposition". Nous souhaitions cette étude sur les besoins en eau et nous l'avons obtenu. C'est sur ce point qu'il y a eu consensus. Pour la suite rien n'est arrêté. Parler d'un "ouvrage sur le haut bassin du Tescou", c'est laisser toutes les options ouvertes. C'est-à-dire une retenue ou une bassine sur une zone allant du confluent du Tescounet à la source du Tescou.


Des précisions loin de convaincre des opposants au premier projet de barrage à Sivens, comme l'a exprimé le journaliste et sociologue Marc Laimé sur son blog, pour qui consensus ou pas : "ces associations « responsables » récoltent les fruits de leur collaboration assumée à l’élaboration d’un « projet de territoire », la pseudo concertation mise en place par le gouvernement pour faire taire toute opposition, en la divisant, comme cela a déjà été le cas en Poitou Charentes."

Reste désormais à attendre les résultats de l'étude sur les besoins en eau de la vallée du Tescou dont plusieurs acteurs de ce dossier affirment qu'ils ne seront rendus qu'après les prochaines élections municipales. 
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