La Cour d'appel de Toulouse a déclaré ce jeudi la meurtrière de Fabienne Terral-Calmes en juillet 2014 "irresponsable pénalement". Elle ne sera donc pas jugée devant la Cour d'assises du Tarn.
La justice a tranché : la maman d'un élève, meurtrière de l'enseignante de l'école Edouard Herriot d'Albi, mise en examen pour assassinat, a été déclarée "pénalement irresponsable" par la Cour d'appel de Toulouse et ne sera donc pas jugée en Cour d'assises.La femme de 51 ans sera internée en hôpital psychiatrique avec obligation de soins. La chambre de l'instruction a rejeté en outre la nouvelle demande d'expertise. L'arrêt de déclaration d'irresponsabilité pénale s'accompagne d'une interdiction pour 20 ans de séjourner dans le Tarn, de détenir une arme et de s'approcher de la famille de la victime.
Il s'agit de la seule enseignante tuée par un parent d'élève en plus de 30 ans en France.
Pour son avocat, Maître Alexandre Martin, qui s'est exprimé auprès de France 3, "il s'agit d'une décision logique et attendue. Je ne vois pas comment les magistrats auraient pu en l'état du dossier prendre une autre décision. Ce n'est donc pas une surprise. La famille de la victime a souhaité batailler et je les comprends. Mais le discernement de ma cliente été altéré. Nous sommes là face à des évidences qui nous dépassent".
En juillet 2014, à quelques jours des vacances, devant une quinzaine d'élèves en grande section de maternelle de l'école Édouard Herriot, une femme de nationalité espagnole, sortie depuis quelques semaines d'une clinique psychiatrique, avait porté un coup de couteau à l'institutrice de sa fille de six ans. Fabienne Terral-Calmès, 34 ans et mère de deux petites filles, avait succombé à ses blessures.
A l'audience, début février 2018, deux experts mandatés par la Chambre avaient estimé que l'état mental de la meurtrière présumée était "incompatible avec la tenue d'un procès" car le "discernement" et le "contrôle de ses actes" étaient "abolis au moments des faits".
La suspecte avait été appréhendée dans la rue peu après les faits. Elle avait été placée en milieu psychiatrique, puis, plus tard, écrouée à la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse.
Elle s'était auto-convaincue que l'enseignante voulait lui "prendre sa fille", selon son avocat, Maître Alexandre Martin.