Trois semaines après la disparition de Delphine Jubillar, une infirmière de Cagnac-les-Mines mère de deux jeunes enfants, l'avocat de son mari a accepté de répondre à nos questions alors que les recherches des gendarmes se sont resserrées ces derniers jours autour de la villa familliale.
La villa du couple à Cagnac-les-Mines a fait l'objet de sondages par cinq experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) ce mercredi. Cédric Jubillar, le mari de l'infirmière de 33 ans, était présent à la demande des gendarmes. Son avocat, Me Jean-Baptiste Alary, répond à ce sujet aux questions de notre journaliste Aziza Poittevin. Extraits.
Quel est l'état d'esprit de Cédric Jubillar, trois semaines après qu'il a signalé la disparition de son épouse à la gendarmerie ?
Il est toujours dans le même état d'esprit. Il est dans l'attente des résultats des investigations, dans l'attente d'une découverte, d'une réapparition ou que sais-je ?... Son état d'esprit est le même que celui de tout le monde. Il se tient à la disposition de la justice et des enquêteurs pour répondre à l'ensemble des questions. Hier ont eu lieu un certain nombre d'investigations. On lui a demandé d'y participer et il y a participé.
Vous êtes en quête de vérité ? Il y a une vérité à défendre aujourd'hui ?
Je ne suis pas choqué que des investigations soient réalisées pour accréditer ou écarter la thèse de la participation plus ou moins active de Mr Jubillar dans la disparition de son épouse. Tout ceci est profondément normal et si les enquêteurs ne le faisaient pas, on pourrait le leur reprocher. Ils le font, acceptons-le et offrons notre participation à ce processus de recherche de la vérité. Et si c'est celle-là, ce sera celle-là. Si c'en est une autre, c'en sera une autre.
Mais il y a une recherche à faire avant d'affirmer une vérité (...). On a toujours annoncé que notre participation serait totale. Il y a aussi des raisons procédurales : à partir du moment où on procède à des investigations dans des lieux privés, il est normal que la personne qui en est propriétaire soit présente.
La présence de Cédric Jubillar ne préjuge en rien de ce que les enquêteurs ont pu trouver d'après vous ?
Absolument pas, ça s'appelle une convocation. Il n'y a pas eu d'audition, il n'y a pas eu d'audition libre sous le statut de mis en cause, il n'y a pas eu de garde à vue. Sa présence était simplement commandée par la procédure. N'ayant pas accès au dossier, je ne peux pas être parfaitement affirmatif.
Les enquêteurs sont mobilisés pour accréditer ou écarter une thèse. Celle du mari est celle qui est priviliégiée aujourd'hui parce que chronologiquement, c'est la première à exploiter mais ça ne veut pas dire que c'est la plus plausible. (...) J'ose espérer qu'ils exploitent d'autres pistes également parce qu'à mon sens, il y en a. Mais je ne vais pas m'étendre là-dessus parce que je ne vais pas me perdre dans des hypothèses et des conjectures alors qu'en réalité, je n'ai pas accès à la procédure.
Justement beaucoup de rumeurs circulent. Cédric Jubillar a deux enfants qui n'ont pas revu leur maman qui a disparu 10 jours avant Noël. Peut-être faut-il revenir à ça ?
Il est vrai que toutes les rumeurs sont à mon avis un défaut de raisonnement. On ne réfléchit pas, on réagit (...). On n'appréhende pas ou on n'apprécie pas les conséquences de ce qu'on peut dire et de ce qu'on peut écrire. Aujourd'hui, il y a deux enfants qui n'ont pas leur maman auprès d'eux et c'est évidemment difficile pour eux.
Et c'est l'une des raisons pour lesquelles Cédric Jubillar est venu me voir. Pour protéger cette cellule familiale-là. Donc je ne répondrai à aucune question concernant les enfants, leurs lieux et conditions de vie et sur leur entourage et leur famille qui a le droit, après cette disparition, de poursuivre une vie sereine.
Cédric Jubillar est-il inquiet ? Est-il serein ?
Il est inquiet. Il est serein. Comme une personne dans sa position serait inquiète et sereine. Répondre à cette question est insoluble. Mettons-nous à sa place un instant et accordons lui, par pitié, la présomption d'innocence.