Près de trois semaines après la mystérieuse disparition de cette mère de famille et l’ouverture d’une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration" par le parquet de Toulouse, les investigations se ressèrent autour de la maison de l'infirmière à Cagnac-les-Mines.
Delphine Jubillar, l'infirmière de 33 ans, mère de 2 enfants de 6 ans et 18 mois, a mystérieusement disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier. Elle aurait quitté son domicile et n'est pas réapparue. Depuis, aucun signe de vie n'a été donné à la famille.
Depuis près de 3 semaines, les enquêteurs mettent tout en oeuvre, avec l'aide des autorités et de la population, pour retrouver la jeune femme. Aujourd'hui des recherches ont été effectuées sur un terrain en contrebas de sa maison. Un large périmètre a été bouclé autour de celle-ci et les gendarmes s'y sont activés jusqu'à 16h30, heure à laquelle le périmètre de sécurité infranchissable a été levé.
Des experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), qui interviennent pour des constations et expertises complexes, vont sonder ce mercredi la maison où résidait l'infirmière avec son mari et ses enfants à Cagnac-les-Mines. Placée sous scellés, cette villa a déjà fait l'objet d'expertises vaines : l'exploration au "Bluestar", ce révélateur permettant de mettre en évidence des tâches de sang effacées ou nettoyées, n’a rien donné.
Villa familiale scannée
La villa va donc être de nouveau être inspectée ou plutôt scannée. Cette fois-ci, en effet, ce sont des techniques ultra-sophistiquées qui vont être employées afin de déterminer grâce à un géo-radar si un corps a pu être dissimulé dans les murs ou sous une chape de cette maison encore en construction.
L'IRCGN devrait procéder aussi à l'analyse de toutes les traces numériques. Des chiens dressés pour la recherche de traces de corps humains du CNICG (Centre national d'instruction cynophile de la gendarmerie) de Gramat devraient également être mobilisés.
La piste familiale n'est donc pas écartée d'autant que le couple traversait une crise et que Delphine Jubillar avait, d'après ses proches, l'intention de divorcer. Néanmoins rien ne prouve que cette piste soit la bonne. Elle est systématiquement explorée par les enquêteurs dans les cas de disparition inquiétante.
Ils sont une dizaine, gendarmes de la brigade de recherches d'Albi et de la section de recherche de Toulouse. Tous sont regroupés dans une cellule dédiée à Albi. Elle est sous l'autorité du pôle criminel du tribunal de Toulouse, dirigé à titre exceptionnel, compte tenu de la complexité de l'enquête, par deux magistrats instructeurs.
Par ailleurs, des cousins et des amis de la disparue, six personnes au total, ont fait le choix de se constituer partie civile ce mardi afin d'avoir accès au dossier. Alors que le mari de Delphine Jubillar a pris pour avocat le bâtonnier, Jean-Baptiste Alary, ils ont choisi Me Philippe Pressecq. "Ils gardent espoir même si le temps passe, souligne-t-il. Ils veulent savoir quelle que soit la réalité, ce qui s'est passé, comment. Car rien n'est pire que le silence".
D'ici quelques jours, l'avocat de la partie civile pourra savoir s'il existe des éléments qui n'auraient pas été dévoilés pour l'instant ou des témoignages tenus secrets, afin de protéger le secret de l'instruction et le bon déroulement de l'enquête.