Début novembre 2022, la sonnette d'alarme était activée dans le sud du Tarn quant à la ressource en eau potable. Deux barrages du secteur étaient au plus bas et les 45.000 habitants ont été appelés à limiter leur consommation. Où en est-on un mois et demi plus tard ? Reportage.
"Depuis nos discussions au plus fort de la crise, le niveau du lac est remonté d'un peu plus d'une dizaine de mètres". Ce mercredi 21 décembre 2022, sur le barrage des Saint-Peyres dans le sud du Tarn, la tension est redescendue d'un cran. "Autant ce qu'on a connu cet été était historique dans les chroniques d'EDF sur les 40 dernières années, autant le niveau du lac aujourd'hui est encore relativement bas pour la période, mais on est revenu à des valeurs plutôt normales, explique Thomas Vallejo, le responsable EDF Hydro Brassac.
Petit retour dans le temps. Un mois et demi plus tôt, le discours était des plus alarmants. Les élus du secteur avaient tiré la sonnette d'alarme, estimant que les 45.000 habitants alimentés en eau potable risquaient vraiment de se retrouver avec les robinets à sec. Un appel à une consommation modérée était alors lancé. Un message qui reste d'actualité.
Du mieux, mais des rives encore asséchées
Dans le ciel, des nuages passent mais ne semblent pas vouloir lâcher de pluie. Une bonne partie des rives du lac du barrage des Saint-Peyres sont d'ailleurs toujours à nu.
"Le lac remonte progressivement. Les températures que l'on constate actuellement font que la sollicitation du barrage pour la production d'électricité est un peu plus faible qu'habituellement, indique Thomas Vallejo, le responsable EDF Hydro Brassac. Cela permet de moins déstocker d'eau et de reconstituer la réserve."
Petit à petit, le lac refait son lit. Soulagement général, notamment pour les élus de ce territoire qui, le 2 novembre dernier, demandaient à la population de limiter sa consommation d'eau potable.
Un quota d'eau potable
Pendant un mois et demi, la population a bien joué le jeu, nous confirme Vincent Colom, le président du syndicat eau potable Pas-des-Bêtes. "Deux jours après l'appel, la consommation avait été réduite de 8 à 10%", du côté des entreprises mais aussi au domicile des particuliers.
Mais dans les rangs, l'inquiétude persiste. Et pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise, les élus ont entamé des discussions avec l'État et EDF afin d'obtenir un quota d'eau potable sur ce barrage aux nombreux usages. L'idée ? "Garder une réserve minimale en permanence pour alimenter en eau potable les usagers."
Notre discours, c'est de dire que l'eau potable est une priorité, c'est un service vital à rendre à la population au quotidien. Donc il faut que l'on ait toujours notre quota réservé pour l'eau potable sur ce barrage.
Olivier Fabre, président du syndicat des eaux de l'Arnette et du Thoré
Dans le sud du Tarn, la crise de l'été a démontré qu'il fallait être désormais beaucoup plus prévoyant dans la gestion de la ressource en eau. Pas de souci pour les fêtes. Il y aura bien de l'eau au robinet. À consommer toutefois, avec modération.