Installé depuis 14 années à Gaillac dans le Tarn, le docteur Théo Combes est médecin généraliste et vice-président du syndicat MG France. Il nous explique les raisons qui provoquent l’inquiétude des généralistes sur le territoire.
Depuis début novembre, le docteur Théo Combes participe au mouvement "les vendredis de la colère".
Ce jour de la semaine, il explique à ses patients les raisons de son inquiétude quant à l'avenir de sa profession. Le docteur Théo Combes exerce depuis 14 ans à Gaillac, dans le département du Tarn.
"L'ubérisation" de la médecine générale
Cette année, le docteur Combes a été nommé vice président du syndicat MG France, un des principaux syndicats de généralistes dans le pays.
"J'ai beaucoup d'inquiétude sur l'avenir de la médecine générale. Il y a une forme d'ubérisation de la médecine qui est en train de s'installer avec la multiplication des télécabines, des plateformes de télé-consultation. On est bien loin du véritable métier de médecin traitant".
Développer les assistants médicaux, sans condition
Les premiers recrutements d’assistants médicaux avec l’aide financière de l’Assurance Maladie ont eu lieu en septembre 2019 afin de libérer du temps médical pour les médecins. Pour le docteur Combes, ce système doit être amélioré.
"Il y a 2000 assistants médicaux pour 55 000 médecins généralistes. C'est trop peu. Ce dispositif à été mis en place façon petit bras. Nombre de médecins généralistes n'ont pas les moyens de recruter des assistants. Les conditions pour obtenir des aides sont trop restrictives".
Revalorisation de l'acte
Le tarif de l'acte n'a pas été revalorisé depuis 7 ans. Le docteur Combes souhaite que soient prises en compte les consultations dites "complexes".
"On souhaite que la tarification soit totalement revue. On a de plus en plus de consultation longue et complexe avec des problématiques sociales et psychologiques. Il faut passer beaucoup de temps avec certains patients".
Les jeunes médecins inquiets
Ce jeudi 17 novembre, les internes et les jeunes médecins ont fait grève dans le pays. Ils dénoncent notamment l’ajout d’une quatrième année d’internat en médecine générale, qui doit être effectuée en priorité dans des zones où la démographie médicale est tendue. Pour Théo Combes, c'est l'avenir de la médecine générale qui est en jeu.
"Aujourd'hui des jeunes et même de moins jeunes médecins ont la tentation de jeter l'éponge. 40% des généralistes formés partent vers d'autres structures comme le salariat dans des administrations. Il y a urgence à être attractif pour la médecine générale". Aujourd'hui la colère est bien là. Nos actions ne sont hélas pas visibles. Mais si demain les médecins généralistes s'arrêtent, je vous garantis que ça va se voir".
Une coordination de médecins appelle à un mouvement de grève à partir du 1er décembre.