Tarn : une enquête ouverte après la mutilation d'une jument à Garrevaques

Une jument a été découverte gravement mutilée par sa propriétaire à Garrevaques. La gendarmerie a ouvert une enquête. Objectif : découvrir qui a eu la lâcheté de s'attaquer à cet animal. Ce fait divers fait écho à d'autres commis ces derniers mois ailleurs en France.

Une propriétaire de chevaux de Garrevaques dans le Tarn a découvert l'une de ses juments grièvement blessée sous un œil en milieu de semaine. Après s'être assurées que l'animal n'avait en aucun cas pu se blesser accidentellement, la gendarmerie de Puylaurens et la brigade de recherche de Castres ont ouvert une enquête.

"Nous avons procédé à des investigations dans le champ. Or aucun objet n'est susceptible d'avoir provoqué une telle blessure, explique-t-on à la gendarmerie de Castres. Ni même les autres chevaux qui ne sont pas ferrés. Il s'agit de blessures profondes de plusieurs centimètres de large située sous l'oeil".
 

Premier cas dans le sud-ouest

L'acte malveillant commis à l'arme blanche est désormais la seule hypothèse plausible. D'autant que ce type de cruels méfaits s'est répandu depuis un an en France, provoquant parfois la mort des équidés. "Pour l'instant, on avait été épargné", réagit une éleveuse du secteur qui a souhaité gardé l'anonymat pour ne pas attirer l'attention sur son élevage.

"C'est le premier cas dans le sud-ouest... L'angoisse, elle est là. On essaie de vivre avec, mais c'est compliqué, surtout qu'on a une partie des chevaux qui ne nous appartiennent pas et on porte cette responsabilité, en plus de nous en faire pour nos propres chevaux".

Des rondes de nuit

Comme elle, les éleveurs du Tarn s'organisent désormais. "On fait des rondes de nuit. On a prévenu tous les voisins. Heureusement, nos pâturages sont cernés par des habitations, alors on incite tout le monde à la vigilance. On a fait aussi appel aux gardes-chasse et aux chasseurs", précise-t-elle, en se demandant qui peut commettre des acts aussi barbares et insensés. 

La gendarmerie prend cette agression très au sérieux. Elle a mobilisé l'identification criminelle pour des tests ADN et fait des relevés sur les lieux. Au plan national, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) est chargé d'investiguer car le nombre d'attaques s'intensifie.

Une vingtaine d'animaux morts

Des dizaines d’animaux ont été tués ou mutilés pour des motifs inconnus partout en France ces derniers mois. Plus d'une cinquantaine d'agressions ont eu lieu depuis le début de l'année, dont une trentaine en août. Une vingtaine d'équidés sont morts de leurs blessures. Des chevaux, mais aussi des poneys et des ânes sont agressés, la nuit le plus souvent.

Nos confrères de Ouest-France ont établi une carte, mais ils précisent que seules les affaires dont la presse s’est faite l’écho ont été prises en compte. Certains propriétaires n’ayant pas souhaité que soient évoqués publiquement les coups violents dont leur animal a été victime, le décompte est sous-évalué.

Le plus souvent, un seul animal est visé. Mais il existe quelques exceptions. C’est le cas dans l’Yonne où l’éleveur lui-même a été agressé. Grâce à son témoignage, un portrait-robot a pu être établi.

Quoiqu’ils constatent, les éleveurs sont invités par les forces de l’ordre à ne pas réagir eux-mêmes. "Il faut nous prévenir immédiatement et ne rien tenter, affirme l'un des officiers de la gendarmerie de Castres. Il incite les habitants à la vigilance et ajoute à destination des éleveurs : il faut laisser les chevaux sans licol. C'est une précaution, même pour le vol, qui permet de laisser l'animal libre et qui le rend plus difficile à maîtriser". Des éleveurs n' hésitent pas à s'équiper de caméras de chasse qui s'enclenchent au moindre mouvement.
 

Des pistes suivies au plan national

Certains éléments attirent l’attention des enquêteurs : les chevaux étant craintifs, vifs et d’une puissance avérée, il est difficile de concevoir qu’un novice puisse les approcher et leur faire subir de tels sévices. Le ou plus probablement les personnes qui commettent de tels actes sont-ils en lien avec le monde équestre ou l'ont-elles été ?

Parmi les pistes suivies, celle du darknet, cet internet "underground" souvent associé à la cybercriminalité, car il permet de communiquer de façon anonyme. Des défis consistant à mutiler des équidés pourraient y avoir été lancés et des anonymes s’y soumettre.
 
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