La rivière Dadou qui coule à Graulhet dans le Tarn a été polluée. Des riverains ont donné l'alerte dimanche 27 décembre 2020 après avoir observé de la mousse blanchâtre à la surface. La station d'épuration d'une usine de gélatine en est à l'origine.
Dimanche 27 décembre 2020 dans l'après-midi, les gendarmes et les pompiers de Graulhet sont intervenus pour une pollution constatée dans la rivière traversant la ville, le Dadou.
L'alerte a été donnée un peu plus tôt par des riverains qui ont observé une nappe blanchâtre flottant à la surface sans entraîner de mortalité de la faune aquatique. La gendarmerie de Graulhet a ouvert une enquête pour déversement de substances nuisibles. Le Procureur de la république de Castres Chérif Chabbi est saisi du dossier.
Rejet d'une station d'épuration
Rapidement, la Police de l’Environnement est venue réaliser des prélèvements dans le cours d'eau. Selon les premiers éléments, l'usine de gélatine Weishardt est bien à l'origine de cette pollution. Le directeur industriel de l'entreprise Jean-Pierre Cot confirme l'information : "Un dysfonctionnement technique sur notre station d'épuration a entraîné une accumulation des boues puis un débordement avec rejets dans la rivière. Et comme le problème est survenu pendant le week-end de Noël, personne n'a pu donner l'alerte en interne rapidement".
Le directeur du site indique qu'aucun produit chimique n'a été déversé dans la rivière et que l'incident est désormais maîtrisé.
Des pollutions régulières
Ce n'est pas la première fois que l'entreprise est pointée du doigt. Depuis plusieurs années, Weishardt fait l'objet de nombreuses critiques des riverains et associations de protection de l'environnement pour des pollutions dans la rivière Dadou.
Cette entreprise a fait l’objet d’un contrôle de la DREAL qui a relevé des non conformités sur les bassins de rétention. Des non conformités constatées à de nombreuses reprises sans aucune intervention pour remise en état.
De possibles poursuites pénales
Dès le retour des analyses, les responsables de l’entreprise et les personnes présentes le jour des faits seront entendus par la justice. L’enquête devra déterminer si ce déversement est accidentel ou volontaire, s'il relève ou non d’une négligence et quel est l'impact sur l'environnement.
L'entreprise encoure une peine de 2 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amendes.
Joint par téléphone, le procureur de Castres Chérif Chabbi dit "suivre personnellement l’évolution de ce dossier et ne négliger aucune investigation afin de permettre une manifestation de la vérité dans les meilleurs délais. La pollution de l’eau est un sujet prioritaire dans le département."
L'entreprise Weishardt est numéro 4 mondial de la fabrication de gélatine utilisée dans la confiserie et la pâtisserie. 230 salariés travaillent sur le site de Graulhet.
De son côté, le maire de Graulhet Blaize Aznar assure suivre le dossier de près et dit ne pas être inquiet par cette pollution.
