Un militant identitaire de Patria Albigès condamné à 8 mois avec sursis pour l'agression de deux étudiants antifascistes

Mardi 28 mars, deux étudiants de l'université Champollion d'Albi (Tarn) ont été violentés dans la soirée. L'un de leurs agresseurs, porte-parole du groupe identitaire d'extrême droite Patria Albigès, a été condamné à huit mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, après une comparution sur reconnaissance de culpabilité.

Après l'agression de deux étudiants de l'université Champollion d'Abi (Tarn) le 28 mars 2023, l'un des agresseurs a été condamné à huit mois de prison avec sursis probatoire de deux ans. Il a été présenté devant le tribunal d'Albi lundi 3 avril, dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).

L'individu a également interdiction d'entrer en contact avec les victimes, et interdiction de porter une arme. Cette agression s'est déroulée sur fond de mobilisation de la droite et l'extrême-droite tarnaise pour interdire un concert du rappeur Médine, programmé à Albi samedi 1e avril 2023. 

Le groupuscule identitaire Patria Albiges avait lancé une pétition afin de dénoncer la venue de l'artiste, comme dans cette publication Instagram où un certain Lorenzo s'exprime.

"Une peine significative" pour la défense

Le membre de Patria Albiges présenté devant la justice albigeoise n'est autre que ce même porte-parole.

Placé en garde à vue dans lundi matin, il a reconnu les faits dans le cadre de la CRPC. Le procureur a proposé une peine, acceptée par l'auteur des faits. L'affaire a ensuite été transmise au juge pour une audience d'homologation, qui a seulement eu lieu entre les parties concernées dans ce dossier et a abouti à cette peine de huit mois de prison avec sursis probatoire de deux ans.

Pour Maître Gosset, l'avocat des étudiants attaqués, "la peine est significative, et prend en compte les victimes". Il se satisfait également "de la réaction rapide du parquet".

Mais l'avocat ne goûte guère cette procédure. "Je pense que la garde à vue aurait pu se prolonger avec des investigations supplémentaires" estime-t-il. Dans cette procédure, il n'a pas pu interroger le prévenu.

L'avocate de Lorenzo, Maître Amélie Larran, n'a pas souhaité commenter la condamnation

Rappel des faits

Mardi 28 mars, vers 23 heures dans le secteur de l'Athanor, ces deux étudiants, également militants antifascistes et antiracistes, posent des autocollants CGT par-dessus d'autres autocollants du groupe Patria Albigès, un groupuscule identitaire d'extrême droite. 

Ils tombent sur six personnes, qu'ils reconnaissent de ce groupe, en train de coller des affiches contre le concert de Médine. Ils s'en prennent rapidement à Antonin Vaysse et Matéo Romanet, l'autre étudiant violenté. 

Coups et gaz lacrymogène

"Ils nous frappent, nous gazent. On reçoit aussi des coups de pieds" raconte Antonin. La police intervient rapidement sur place, ce qui fait fuir les six personnes. Les deux étudiants ont des hématomes, et des picotements au visage pendant plusieurs jours à cause de la lacrymogène.

Depuis plusieurs mois, la pression au sein de la préfecture tarnaise entre la poignée de membres de Patria Albigès et les militants antifascistes locaux ne cesse de prendre de l'ampleur. Cette condamnation en est le dernier épisode.La constitution des parties civiles de ce dossier sera jugée le 3 juillet 2023. 

Dans un tweet diffusé dans la soirée du lundi 3 avril, le rappeur Médine s'est réjoui de cette condamnation. Nouvelle preuve que cette agression a eu lieu dans un contexte d'opposition à son concert. 

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