Dès minuit, ce dimanche 1er septembre 2024, le déboisement des arbres encore présents sur le tracé de la future A69 qui doit relier Castres (Tarn) à Toulouse (Haute-Garonne) a commencé, sous le regard de militants écologistes bien moins nombreux que les forces de l'ordre. En fin de journée, la préfecture du Tarn annonce que le déboisement sur la zone du chantier prédéterminé est terminé.
À peine minuit sonné, les pelleteuses d'Atosca protégées par les forces de l'ordre ont commencé à déboiser, comme le montre cette vidéo.
Malgré quelques tirs de mortiers et jets de pierre, les travaux ont bien commencé et s'accélèrent en ce dimanche 1er septembre 2024, début de la période légale des coupes d'arbres. En cette fin de journée la préfecture du Tarnn, annonce dans un communiqué que "l'opération engagée depuis vendredi à Saïx et le long du chantier de l'autoroute A69 connaît des avancées significatives". Le déboisement est terminé sur la zone qui était prévue. "Le déboisement prévu tout le long du parcours est d'ores-et-déjà achevé. Le concessionnaire a également procédé au déboisement du site de La Crem'arbre et des arbres inoccupés de La Cal'arbre".
Près de Castres ou de Saïx dans le sud du Tarn, les engins ont travaillé une bonne partie de la nuit et de la journée pour détruire chênes et peupliers, obstacles au chantier de l'A 69, la future autoroute qui doit relier Castres à Toulouse, sur 53 km. Celle-ci fait l'objet d'une forte opposition de la part de militants écologistes, depuis de longs mois.
Une cinquantaine de gendarmes par site
Encadrés par une cinquantaine de gendarmes sur chaque site et notamment les ZAD de la Crem'arbre et de la Cal'arbre, les quelques dizaines d'opposants, dont Thomas Brail, le fondateur du groupe national des surveillances des arbres, venus soutenir les derniers "écureuils", encore perchés, ont assisté aux opérations, incrédules. Non sans tenter de résister. Vers 3 h du matin, un groupe d'opposants "a réussi à suspendre les coupes de la Cal'arbre en perçant les dispositifs de gendarmerie et en grimpant sur l'abatteuse en action", expliquent-ils dans un communiqué diffusé ce dimanche.
Les gendarmes de la cellule nationale d'appui à la mobilité, la CNAMO, "ont permis de faire descendre plusieurs opposants accrobranchés", précise un communiqué de la préfecture du Tarn. Les militaires "ont été la cible de tirs de mortiers et de jets de projectiles par catapultes", avant même le démarrage des travaux. "Des opposants ont également essayé de s'introduire illégalement sur un site de travaux. Dans ce cadre, les gendarmes ont procédé à l'interpellation de quatre individus. Au total, 17 interpellations ont eu lieu depuis vendredi", précise-t-elle.
4 écureuils toujours en haut des arbres à la Cal'arbre
Depuis ce vendredi 30 août, une opération d'évacuation a été entreprise par les forces de l'ordre sur les sites occupés. 4 écureuils résistent toujours ce dimanche soir à la Calarié rebaptisée la Cal'arbre, malgré le travail des pelleteuses au pied de leur arbre. La préfecture du Tran leur demande "de quitter le site, sans mettre en danger leur santé ni celle des gendarmes", ajoute-t-elle dans son communiqué de ce dimanche soir.
En marge des coupes, le trafic ferroviaire a été interrompu entre Castres et Toulouse ce dimanche matin, en raison de la présence de militants sur les voies. Et n'a pu reprendre qu'en début d'après-midi.
Un incendie sur une propriété
Vers 3h du matin, un nouvel incendie s'est déclaré sur une propriété déjà incendiée, il y a quelques jours, au lieu-dit le Verger à Verfeil (Haute-Garonne). "Un départ de feu a pris dans le véhicule de l'habitante et à son portail. Des produits incendiaires de toutes sorte ont été retrouvés sur place. Alexandra, sa propriétaire, va porter plainte", rapportent les opposants.
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Vendredi 30 août, c'est un écureuil qui a chuté de 8 mètres depuis son arbre en pleine opération d'évacuation.
Les travaux se poursuivront dans les prochains jours. Les opposants ont une nouvelle fois lancé un appel à un soutien pour faire face à ce "saccage".