L'incendie de plusieurs engins sur le chantier de l'autoroute A69 a été revendiqué par un "gang" ce jeudi 18 avril 2024. Dans ce contexte, le préfet du Tarn annonce le déploiement de gendarmes supplémentaires et l'ouverture d'une enquête pour "criminalité en bande organisée."
"Cet acte ne représente rien face aux multiples traumatismes essaimés par les concessionnaires le long du parcours, sur la biodiversité et les riverain.e.s". Ces mots, ce sont ceux d'un Gang d'Insolent.e.s éclatant le Capital. Dans un communiqué reçu ce jeudi 18 avril, le collectif a revendiqué la destruction des quatre engins, trois pelles à chenilles et un compacteur, incendiés dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 avril sur le chantier de l'A69.
"Nous revendiquons avoir désarmé quatre véhicules NGE qui opéraient aux portes d'une réserve naturelle d'exception, au profit d'une classe bourgeoise en roue libre. Les noms derrière le groupe Atosca qui construit l'autoroute ne sauraient le démentir", écrit le GIEC.
Le collectif dénonce "un rapport de force asymétrique" entre l'État et les activistes. "La violence du capitalisme et de l'État est bien réelle, bien plus que les quelques dégradations dont on peut se vanter", poursuit-il. "C'est dans ce contexte, où les lobbys autoroutiers instrumentalisent le prolétariat à travers les médias, que nous agissons pour la lutte des classes, en conjugaison avec notre combat contre l'écocide."
Alors que le concessionnaire de l'A69, Atosca, dénonçait l'irruption mardi soir d'une trentaine de personnes encagoulées et des menaces envers le gardien du site, le GIEC réfute l'accusation. "Nous démentons toute forme de séquestration et de violence physique sur place."
"Une liste d'exactions déjà nombreuses"
Le collectif annonce vouloir maintenir le rapport de force et se dit prêt à surenchérir. De son côté, la préfecture du Tarn indique "condamner fermement ces violences, qui s'ajoutent à une liste d'exactions déjà nombreuses." Selon elle, depuis un an, le concessionnaire Atosca a subi "près de 200 dégradations" et 80 plaintes ont été déposées.
La sécurité renforcée sur le chantier
Dans ce contexte, la préfecture et Atosca ont décidé de renforcer les mesures de sécurité sur le chantier de l'A69. Des renforts de gendarmerie adaptés, pelotons de gendarmerie mobile, PSIG (Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie), et des réservistes seront déployés pour compléter les patrouilles déjà présentes.
De plus, tous les sites stratégiques et les plus critiques du chantier font l'objet d'une "sécurisation supplémentaire."
Ouverture d'une enquête pour "criminalité en bande organisée"
Le parquet de Castres et le procureur général ont ouvert une enquête pour "criminalité en bande organisée". Selon la préfecture, "des moyens d'investigation spéciaux sont mis en place pour identifier les auteurs de ces exactions."
"Nous avons affaire à des criminels. Ces violences montrent le vrai visage des opposants radicaux de l'A69. On n'a pas affaire à des gentils écologistes qui font des ateliers avec des enfants pour refaire le monde avec tel ou tel scientifique. On a affaire à des gens extrêmement violents. Et il faut maintenant que les masques tombent", a déclaré hier le préfet lors d'un point presse, rapporte le Tarn Libre.
En outre, la préfecture affirme aussi que "l'expulsion de la ZAD à Saïx sera envisagée dès lors que toutes les conditions juridiques seront réunies."