Les fortes chaleurs frappent une nouvelle fois l'Occitanie et aggravent la sécheresse. Dans les champs, les bêtes n'ont plus rien à manger. Dans le Tarn, les agriculteurs puisent déjà dans leurs réserves de foin. Ils s'inquiètent pour les semaines à venir.
Dans le champ, la terre n'est que poussière, l'herbe est jaune, quasi inexistante. Malgré cela, Francis Rouquette, éleveur bovin à Lédas-et-Penthiès dans le Tarn, continue de sortir ses vaches mais elles n'ont plus rien à brouter.
Les pâturages sont en effet desséchés avec les fortes chaleurs. Il n'y a pas eu une goutte de pluie dans ce secteur depuis des semaines. Pour nourrir son troupeau, cet éleveur est contraint de puiser dans son stock de foin d'hiver.
11 bottes de foin par jour, au lieu de 2 d'habitude
A la tête d'un élevage de 100 bêtes à viande, Francis Rouquette compose, comme il peut et s'inquiète pour les mois à venir. En ce moment, il utilise 11 bottes de foin par jour, contre 2 d'habitude à la même période.
Le foin que l'on consomme maintenant, il faudra le racheter cet hiver. Le prix d'une botte de foin, c'est 130/140 euros et ça peut monter très vite. L'aliment du bétail, c'est 400 euros la tonne. C'est très cher. Moi ce que je crains, c'est que les éleveurs se séparent de leur bétail plutôt que de les nourrir car ils n'auront pas les moyens de suivre.
Francis Rouquette, éleveur bovin dans le Tarn
Comme de nombreux éleveurs, Francis Rouquette se réapprovisionne déjà pour renflouer ces stocks de paille et de foin. Un investissement qui a un coût non négligeable. Du coup les fédérations d'agriculteurs s'organisent pour réaliser un recensement en ligne.
Un recensement en ligne pour obtenir une aide
Dans le Tarn, la FDSEA tente d'évaluer ces besoins pour faire débloquer des aides de l'Etat.
Il y a des discussions en cours avec les services de l'Etat pour débloquer des aides. Une aide notamment pour les transports d'aliments et de fourrage. Ce recensement va permettre d'évaluer les besoins et de faire avancer les discussions.
Marie Buhl, FDSEA 81
En parallèle, les syndicats agricoles devraient organiser des achats groupés pour fournir les agriculteurs en foin et faire baisser les coûts. Les éleveurs demandent aussi à l'Etat de déclencher le fonds de calamité agricole pour qu'il finance 50% de l'achat de leurs fourrages. En attendant de voir la pluie tomber. Ce qui n'est pas prévu cette semaine.