Castres sur un air d'Oyonnax

Sur le banc de Castres ce vendredi en ouverture de la 4e journée de Top 14, Christophe Urios retrouvera son ancienne équipe d'Oyonnax qu'il a quittée avec tout son staff et deux de ses joueurs clés pour donner au CO un air "d'Oyo".

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Si l'ancien talonneur s'est construit à Castres durant quinze ans (1990-2005) comme joueur, directeur du centre de formation et enfin entraîneur des avants, c'est dans l'Ain de 2007 à 2015 qu'il a forgé sa méthode et bâti sa légende en amenant l'an dernier en phases finales une équipe montée dans l'élite seulement deux ans plus tôt.

Reparti au combat dans le Tarn pour ramener au premier plan un CO passé tout près de la relégation après avoir été champion en 2013 et finaliste en 2014, Urios a amené avec lui ses adjoints, Joe El Abd (avants) et Frédéric Charrier (arrières), et deux de ses cadres, le pilier gauche Antoine Tichit et l'ouvreur argentin Benjamin Urdapilleta.

Ironie du sort, les deux hommes ne joueront pas à Pierre-Antoine contre leur ancien club. Blessés lors des deux dernières journées, le premier à l'épaule et le second aux ischio-jambiers, Tichit et Urdapilleta seront absents des terrains respectivement deux mois et demi et trois mois.

"Le même Christophe"

Tichit, qui a côtoyé Urios, devenu son mentor, durant six saisons dans l'Ain, souligne la continuité dans sa gestion des deux équipes. "J'ai retrouvé le même Christophe Urios que celui qui dirigeait l'USO. Le travail ressemble beaucoup à ce qui était pratiqué à Oyonnax. Le jeu de pression, en l'air, au sol, dans les phases statiques, ça figure toujours dans les priorités. Après, il y a peut-être l'idée de faire évoluer le groupe vers un rugby plus complet", confie le pilier de 26 ans.

Un objectif rendu possible par le recrutement ambitieux mené par Urios, notamment derrière, avec les arrivées en provenance de Toulon du centre Rudi Wulf et de l'ailier David Smith. "Mais la différence avec Oyonnax, c'est que nous sommes au début d'un projet, en phase de construction et Christophe et le staff sont donc peut-être encore plus pointilleux", poursuit Tichit.

Cette rigueur, empreinte du sceau d'Oyonnax, ville industrieuse de 23.000 habitants en pleine "Plastics Vallée", a marqué les joueurs historiques du CO depuis l'arrivée de leur nouveau patron. "Avec lui tout est cadré, rien n'est laissé au hasard au niveau de l'organisation. Avant chaque entraînement, on a une feuille, avec le minutage pour chaque exercice", souligne Yannick Caballero, troisième ligne et homme de base de l'alignement castrais depuis de nombreuses saisons.

Un club famille

Comme à "Oyo", Urios a également mis l'accent sur la formation du groupe en organisant des "Olympiades" entre les joueurs durant la préparation et sur la défense de la forteresse Pierre-Antoine où l'équipe est venue en "stage" avant le début de la saison. Stratégie gagnante pour le moment, le CO ayant battu Toulon avec le bonus il y a deux semaines.

"Il a voulu recréer un peu comme à Oyonnax, un club famille. On a aménagé un lieu de vie très confortable, on déjeune tous ensemble. Il sait que ça compte dans la dynamique d'un groupe", ajoute Caballero.

Profondément marqué par son aventure à "Oyo", le principal intéressé ne veut pas surtout pas résumer le match de vendredi à l'aspect affectif qui flotte autour de la rencontre. "Je ne crois pas que l'on puisse parler de nostalgie. J'ai beaucoup apprécié ce club d'Oyonnax, j'ai aimé son projet et j'ai eu des relations très fortes avec les joueurs. Mais j'ai tourné la page et je suis focalisé sur le CO. Il n'y aura pas d'affect pour interférer sur le plan sportif vendredi", assure Urios. "Oyo" est prévenu.

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