Bataille d'arguments et pluie de critiques sur les réseaux sociaux au sujet de l'enquête publique sur l'autoroute A69. Ce projet qui doit relier Castres à Toulouse sur 62 kilomètres continue de faire polémique.
Le projet d'autoroute A69 Castres-Toulouse continue de faire débat. L'enquête publique relative aux autorisations environnementales a démarré le lundi 28 novembre 2022 et doit se clôturer le 11 janvier 2023. Il s'agit de la dernière étape avant le début des travaux.
Durant toute cette période, une commission d’enquête, composée de sept commissaires enquêteurs, est chargée d'assurer les échanges avec le public. Pendant ce temps, les associations en faveur de ce projet d'autoroute et les opposants se livrent une belle bataille dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Autoroute A69 : "inadapté et catastrophique sur le plan environnemental"
Le projet d'autoroute A69 Castres-Toulouse est totalement inadapté aux besoins de mobilité du sud du Tarn et catastrophique sur le plan environnemental, selon l'association La Voie Est Libre. "A69, une autoroute payante et parallèle à la nationale pour moins de 7000 usagers par jour !"
La Voie Est Libre a lancé une "opération déferlante d'avis jusqu'au refus de l'autorisation environnementale", "d'où que vous soyez, exprimez vos arguments contre ce projet écocide".
"Un projet à contre sens" selon France Nature Environnement.
Des organismes experts et indépendants consultés sur le dossier ont exprimé d’importantes critiques sur la qualité de l’évaluation environnementale proposée. Des experts de la biodiversité du CNPN (Conseil National de la protection de la Nature) indiquent que ce dossier "s'inscrit en contradiction avec les engagements nationaux en matière de lutte contre le changement climatique".
Cécile Argentin, présidente de la FNE Midi-Pyrénées ajoute que c'est "la sidération qui s'impose à la lecture de ce projet, certains n'ont-ils toujours pas compris que les temps ont changé ? Que les autoroutes ne sont plus une fin en soi à fortiori pour déverser des hordes de véhicules vers la ZFE de Toulouse (zone de faible émission) qui fait tout pour ne plus en avoir dans son périmètre. 62 kilomètres de 2x2 voies n'est pas l'avenir d'un territoire, c'est au contraire le diviser irrémédiablement, émietter ses terres agricoles, en détruire ses atouts, ses continuités écologiques et sa richesse biologique".
L'association Via81 milite pour cette autoroute
Dans un article de nos confrères de La Dépêche du Midi, le président de l'association Via81, Guy Bousquet, déclare que "c’est une mascarade, les opposants prennent les commissaires-enquêteurs pour des idiots". L'association milite pour cette autoroute depuis 15 ans. L'enquête publique ? "Ce sont des votes par procuration, du militantisme de base. Un acte politique de personnes qui se moquent de l’avenir de notre territoire qu’ils ne connaissent pas et où ils ne vivent pas".
Via81 rappelle que cette autoroute a été décidée "démocratiquement" après des années de concertation, débats et plébiscitée par "80% de Tarnais dans un sondage Ifop en 2016".
Mise en scène du député Jean Terlier
Jean Terlier, député de la 3ème circonscription du Tarn se met en scène sur des vidéos avec des utilisateurs pour témoigner de l'intérêt de la future autoroute Castres-Toulouse.
Création de 1000 emplois
"L’A69 est une autoroute insérée dans son territoire pour laquelle en tant que concessionnaire, nous avons à cœur de créer des emplois durables et de soutenir le dynamisme économique du département du Tarn. Notre engagement dans cette infrastructure porte une dimension sociale ; la création de 1000 emplois en est la preuve", explique dans un communiqué de presse Martial Gerlinger, directeur général Atosca.
Ci-dessous, le tracé de la future autoroute A69 entre Castres et Toulouse.
Les emplois devraient bénéficier en priorité aux entreprises régionales avec lesquelles le concessionnaire Atosca s’est engagé à travailler pour un montant global de 50 millions d’euros.