Après les bouchers, les boulangers, les meuniers aussi sont victimes de l'inflation. Avec des factures d'électricité et un coût d'achat des céréales qui explosent, ils sont dans l'obligation d'adapter leurs prix de vente. Exemple avec l'un d'entre eux, à Sorèze dans le Tarn.
L'inflation a été rude pour François Maury, directeur d'une minoterie à Sorèze (Tarn). Dans son entreprise de 23 salariés, il doit faire face à l'augmentation des coûts de l'énergie et des céréales. Et c'est loin d'être évident.
Une facture d'électricité quasiment multipliée par 3
En octobre 2022, il reçoit un courrier recommandé de son fournisseur d'énergie : le contrat signé doit être revu, car cette entreprise vendeuse ne peut pas travailler à perte en France. "Je suis donc obligé de payer selon son bon vouloir" se désole François Maury. Un coup de massue qui équivaut à une augmentation de 160.000€ de sa facture annuelle d'électricité.
Prix du blé fixé par la bourse de... Chicago
Et ce n'est pas la seule mauvaise surprise. Depuis l'après-Covid, les coûts du blé ne cessent d'augmenter, jusqu'à atteindre un prix exorbitant. "Il est passé de près de 200€ à 320-350€ aujourd'hui" chiffre François Maury, qui produit 12.000 tonnes de cette céréale par an. Le prix du blé est fixé par la bourse de Chicago, comme pour toutes les minoteries.
Résultat, ce sont les 350 boulangeries basques et occitanes, fournies par l'entreprise de François Maury, qui trinquent de cette augmentation des coûts. Mais l'entrepreneur n'a pas le choix. Question de survie : "on est obligé de répercuter ces hausses sur les boulangeries. Sinon, on n'existerait plus", certifie-t-il à notre équipe de reportage.
Malgré tout, la minoterie de François Maury travaille avec des coopératives du secteur, pour faire vivre le commerce local.