TEMOIGNAGE. Drames de la route : "on se dit, ce n’est pas possible et puis la réalité nous rattrape"

Comment survivre au décès d’un proche, d’un enfant ? Après le drame, souvent les familles de victimes se retrouvent dans l’impasse, submergées par le chagrin et seules face à la douleur et à la complexité des démarches administratives et judiciaires. Coralie Pailhès a perdu son fils et a choisi d'accompagner les proches endeuillés.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Pour ces familles de victimes d’homicides involontaires, un nouveau dispositif d'accompagnement va être expérimenté dans le Tarn avec le concours d'une association de famille de victimes d'accidents de la route. Un nouveau protocole unique en son genre sera signé cet été.

Il y a cinq ans Coralie Pailhès a perdu son fils Lionel. Le jeune homme a été percuté par un chauffard ivre alors qu’il circulait en scooter sur une route près de Perpignan.

Le reportage d’Hélène Jacques et Véronique Galy

durée de la vidéo : 00h02mn19s
Comment survivre au décès ? Pour ces familles de victimes d’homicides involontaires, un nouveau dispositif d'accompagnement va être expérimenté dans le Tarn avec le concours d'une association de famille de victimes d'accidentés de la route. ©Hélène Jacques-Véronique Galy

Un nouveau protocole pour accompagner les proches endeuillés

Dévastée par ce drame, elle a dû faire face "on se dit, ce n’est pas possible, c’est un cauchemar… et puis la réalité nous rattrape, il faut organiser les obsèques et la descente aux enfers continue car on est seul", se confie cette maman.

Mais Coralie Pailhès a décidé de faire front, pour prévenir ce genre de drame et aider les familles de victimes, souvent abandonnées à leur sort. Elle a décidé d’agir en créant une association "Lionel, 17 ans et les autres victimes de route", sollicitant ainsi l’appui du préfet du Tarn et du procureur de la République de Castres.

Depuis l’automne, un nouveau protocole d’accompagnement des proches endeuillés pour un homicide involontaire a été élaboré avec son association. Un accompagnement à l’hôpital, dans les démarches de préparation des obsèques ou encore les concessions au niveau des mairies, avec pour objectif d'apporter de l'humain et d’enlever un poids psychologique à ces familles.

"Quand on doit annoncer le pire à une maman, à des parents…déjà il y aura des mots posés sur le mot mort (…) imaginez-vous être une maman et du jour au lendemain on vous met sous les yeux un catalogue de cercueil".

Un combat qui commence à porter ses fruits

Désormais tous les services vont travailler en lien avec les familles tout au long des différentes procédures. Un schéma qui s’applique déjà aux victimes de violences intrafamiliales.

" L’idée c’est de pouvoir accompagner sur le long court les familles dès l’annonce du décès, l’accompagnement matériel, judiciaire, administratif et au cours du procès", explique Chérif Chabbi, procureur de la République de Castres.

Ce nouveau protocole, unique en son genre, sera signé cet été. Les moyens pour l’association d’aide aux victimes du Tarn vont être renforcés.

Pour Adrien Sallan, directeur de l’association Judiciaire France victimes 81, "ce n’est plus à la personne à se retrouver dans ce méandre ce sont les institutions qui vont permettre à des associations d’aller vers ces personnes, leur donner les outils et non plus de leur dire vous avez des outils à disposition".

Un combat que Coralie Pailhès mène depuis deux ans et qui commence à porter ses fruits. "On avance bien, les sujets les uns après les autres, c’est grâce à toi", dit-elle en s’adressant au portrait de son fils Lionel.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information