Le site du projet de barrage de Sivens à nouveau évacué

Installés sur le site depuis juin 2013 pour empêcher le début des travaux , les opposants à la construction d'un barrage dans la forêt de Sivens sont évacués en ce moment par les forces de l'ordre.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'évacuation a commencé ce matin dès 8 heures. Un escadron de gendarmes mobiles est venu prêter main forte aux gendarmes de Gaillac pour déloger la trentaine d'altermondialistes installés sous un chapiteau, une cabane et des tentes et qui se relaient pour occuper le site depuis juin dernier. La décision d'évacuation a été prise par la préfète du Tarn à l'issue d'une réunion avec les élus du secteur ce mercredi soir, et notamment un représentant du Conseil Général du Tarn, propriétaire du site.

Les forces de l'ordre ont démonté une baraque en bois construite par le collectif "Tant qu'il y aura des bouilles" qui dénonce le projet depuis octobre à la façon des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon les gendarmes. Elles expulsaient les occupants du site et empêchaient une quarantaine de militants arrivés en renfort d'y accéder.



Selon la préfecture, toutes les procédures légales ont été respectées pour procéder à cette évacuation, "en application d’une ordonnance rendue le 30 janvier 2014 par le président du Tribunal de Grande Instance d’Albi, et à la demande du Conseil général du Tarn, maître d’ouvrage de ce projet". La préfecture qui précise également que le 5 décembre 2013, le Tribunal Administratif de Toulouse a rejeté le référé déposé par les opposants contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux."

Dans un communiqué, le groupe des élus régionaux Europe-Ecologie-Les Verts réagit : « Cette expulsion démontre la volonté des promoteurs de ce projet (Conseil Général du Tarn et Préfecture) de vouloir passer en force, au mépris de la forte mobilisation citoyenne contre ce projet ». Ils réaffirment leur opposition à ce projet inutile et néfaste pour l’environnement ; un projet du siècle passé nuisible qui contribue à encourager une agriculture productiviste au mépris de la biodiversité.

José Bové, député européen, affirme de son côté « Je déplore le passage en force aujourd’hui des promoteurs du projet qui n’ont comme objectif que de débuter les travaux de déforestation et de déplacement des espèces protégées. Ce barrage est un non-sens agronomique et écologique. Cette zone humide de 17 hectares, l’une des dernières du département, ne doit pas être sacrifiée au bénéfice d’une agriculture intensive dépassée. Ce cadeau des pouvoirs publics financeurs au lobby des maïsiculteurs est un gaspillage économique et écologique scandaleux. »

Un dialogue difficile

Lundi 24 février, les différents groupes altermondialistes et écologistes ont adressé une lettre à Thierry Carcenac, Président du Conseil Général du Tarn, lui demandant d'engager le dialogue avec les opposants au barrage. Les altermondialistes s'étaient - dans un premier temps -  installés  dans une ancienne métairie inhabitée appartenant au département mais un mystérieux groupe d'hommes cagoulés les a délogés le jeudi 23 janvier dernier, en détruisant l'installation électrique et en  répandant du purin dans les différentes bâtiments occupés. Depuis, les opposants les plus fervents avaient installé un campement dans une prairie à 1 kilomètre de l'ancienne métairie et se relayaient pour maintenir l'occupation.

Le barrage de Sivens, c'est quoi ?

Le barrage de Sivens permettrait la création d'une vaste retenue collinaire alimentée par les eaux du Tescou. 1,5 millions de m3 d'eau permettraient ainsi d'irriguer les cultures alentours, notamment les champs de maïs. Avec 2 kilomètres de long pour 250 mètres de large, il engloutirait 42 hectares de marais et prairies. Il a été demandé par une majorité d'agriculteurs du secteur soutenus par le syndicat FDSEA et la chambre d'agriculture. Le projet, co-financé par l'Union Européenne, l'Etat, le Conseil Régionale, l'Agence de Bassin Adour-Garonne et les conseils généraux du Tarn et du Tarn et Garonne  coûterait 7 millions d'Euros.

Pourquoi suscite-t-il autant d'opposition ?

L'ouvrage doit être construit sur la zone humide du Testet près de Gaillac, au nord-ouest du département. Une zone humide qui abrite 94 espèces animales protégées au pied de la forêt de Sivens. Un "Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet" s'est constitué, collectif qui dénonce le coût de 8 millions d'euros du barrage pour le bénéfice d'une vingtaine d'irrigants pratiquant l'arrosage intensif, selon eux. José Bové a affirmé son soutien à ces opposants qui tentent notamment depuis plusieurs mois d'empêcher géomètres et naturalistes de travailler en occupant les lieux. Ils ont déjà été évacués par les forces de l'ordre. 

En octobre-novembre, la préfecture du Tarn a déclaré le projet d'intérêt public et général et a pris un arrêté de dérogation à la loi sur la protection des espèces animales. En décembre, le tribunal administratif de Toulouse a rejeté le recours du collectif d'opposants contre ces arrêtés autorisant les travaux..
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information