L'Etat accordera 2,097 millions d'euros en compensation de l'abandon du projet de barrage à Sivens pour les dépenses en pure perte. Les discussions continuent pour le financement de la réhabilitation de la zone humide. Ce financement supplémentaire pourrait aller jusqu'à 1,3 millions d'euros.
Après avoir accepté le 6 mars de renoncer à son projet de retenue d'eau, malgré l'état d'avancement des travaux, le conseil du Tarn a adopté
le "projet transactionnel" proposé par l'Etat.
Ce projet vise à indemniser le département pour les dépenses déjà engagées avant la décision de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, d'abandonner le chantier où est mort le 26 octobre 2014 un jeune écologiste. Pour ces dépenses "en pure perte", le département recevra 2,097 millions d'euros.
Le protocole d'accord pour #Sivens : indemnité de 2097714 € et une compensation max 1300000 € pour l'environnement pic.twitter.com/pJtcrK8iSU
— Sylvain Duchampt (@duchampt) 11 Décembre 2015
L'Etat est toujours en pourparlers pour financer la réhabilitation de la zone humideL'Etat s'est engagé à "compenser les atteintes environnementales" résultant de la destruction de la zone humide: la vallée de la petite rivière Tescou a en effet été totalement arasée. Près d'une centaine d'espèces protégées y vivaient.
Ces compensations environnementales pourraient aller jusqu'à 1,3 millions d'euros mais il faut attendre l'évaluation exacte du montant des préjudices.
Petit rappel
Le Tarn a adopté un autre projet de retenue d'eau, réduit de moitié et qui doit être construit non loin du projet initial. Le projet de retenue d'eau est toujours défendu par le syndicat agricole FNSEA qui l'estime nécessaire à l'irrigation des terres de la zone mais il est vivement combattu par des écologistes et résidents. En outre, plusieurs centaines de personnes, des "zadistes" (pour "zone à défendre"), ont été délogées par les gendarmes le 6 mars.
Ces personnes estiment que le barrage est inutile et que les petites retenues d'eau collinaires alentours sont suffisantes aux besoins d'irrigation.
Les opposants attendent désormais plus de transparence
"On se méfie d'un nouveau passage en force", a déclaré à l'AFP Ben Lefetey, porte-parole du Collectif Testet, qui regroupe des opposants. "Car ils n'ont toujours pas accepté l'abandon du projet initial", a-t-il dit.
"C'est un sujet lourd qui n'est pas terminé. J'espère que le bon sens, la légitimité et la légalité pourront coïncider", a répondu Thierry Carcenac, président socialiste du Conseil départemental du Tarn.
Selon M. Lefetey, le nouveau projet de retenue d'eau ne pourra voir le jour avant "un ou deux ans".
Vidéo : le reportage de Sylvain Duchampt et Marc Lasbarrères
L'Etat accorde une indemnisation au département du Tarn