Pourquoi la zone de Sivens n'a-t-elle pas été évacuée ? C'est une question que se posent bien des "acteurs" de l'épineux dossier du barrage de Sivens dans le Tarn. Des recours juridiques ont été déposés, des avis d'expulsion sont même encore valables mais la situation est sensible.
En novembre 2014, la ministre de l'écologie Ségolène Royal avait appelé de ses voeux l'évacuation de Sivens, zone occupée par les opposants au barrage de Sivens...
Depuis ? Rien. Le dossier s'enlise, le projet initial est abandonné mais le choix entre les deux alternatives proposées par les experts n'est pas encore fait.
Insatisfaits, les zadistes (les occupants de la "zone à défendre") ont décidé de rester sur les lieux. Provoquant une nouvelle fois la colère des partisans du projet.
Les zadistes en effet occupent illégalement les lieux. Les 4 hectares dévolus initialement au barrage appartiennent à plusieurs personnes physiques ou morales. Il y a en premier lieu le Conseil Général du Tarn mais aussi la CACG (la Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne, promoteur du site) et quelques particuliers.
Plusieurs recours juridiques ont été déposés, des avis d'expulsion sont même en cours, et valables pendant six mois. Mais pour les élus tarnais, et Thierry Carcenac en particulier, il s'agit de "voir comment l'Etat va mettre en oeuvre cela".
D'autre part, concernant les bâtiments occupés comme la ferme de la Métairie, interdiction est faite d'expulser tout occupant pendant la trêve hivernale. Et difficile d'assigner des gens cagoulés, qui refusent de donner leur identité, ironise le président du Conseil Général du Tarn.
Des évacuations ponctuelles ont déjà eu lieu sur le site du futur barrage de Sivens. Mais il est vrai que depuis la mort du jeune militant Rémi Fraisse, l'abandon du projet initial et l'annonce de solutions alternatives qui ne satisfont finalement personne, la situation est devenue très délicate...
Voir ici le reportage de Sylvain Duchampt et Bernard Orosco, de France 3 Tarn :