Les deux hommes poursuivis pour avoir agressé un agriculteur pro-barrage ont écopé de 3 mois de prison avec sursis. Ils ont décidé de faire appel.
Le tribunal de grande instance d'Albi a condamné mardi à trois mois de prison avec sursis et à l'obligation d'effectuer un stage citoyen, deux zadistes pour avoir agressé un agriculteur pro-barrage peu avant leur expulsion du site de retenue d'eau de Sivens (Tarn) le 6 mars dernier.
Les deux hommes, âgés de 30 et 37 ans, étaient jugés mardi pour violence en réunion avec arme -ayant entrainé une incapacité de travail de dix jours- à l'encontre de Stéphane Lamberto, agriculteur et président de la FDSEA de Lisle-Sur-Tarn.
M. Lamberto participait avec 200 agriculteurs à un blocus de la Zad (Zone à défendre) organisé la semaine du 2 mars pour exiger l'évacuation des zadistes, décidée par la justice, et dans l'attente du choix du conseil général du Tarn sur un projet de retenue d'eau pour remplacer le premier, suspendu après la mort le 26 octobre du jeune écologiste Rémi Fraisse des suites d'une grenade offensive.
Le plus jeune des deux accusés, Jonathan, a été reconnu coupable d'avoir blessé M. Lamberto à la main avec une serpette le 3 mars lors d'une rixe opposant la victime et son cousin à cinq zadistes sur le site.
"Jamais je ne ferai une chose pareille", s'est pourtant défendu l'auteur présumé du coup lors de l'audience. "Christian et moi étions les têtes de gondole sur le site : s'il fallait accuser quelqu'un c'était nous", s'est-il insurgé. Il a écopé de trois mois de prison avec sursis.
Christian, qui a comparu en bleu de travail et bottes en caoutchouc, a été reconnu coupable de menaces contre M. Lamberto à l'aide d'une hache. Il a été condamné à un stage citoyen.
Tous deux, arrivés sur la Zad en octobre 2014, devront également verser un total de 500 euros de dommages et intérêts à M. Lamberto.
Pour l'avocate de M. Lamberto, Me Claire Gimenez, "c'est une décision satisfaisante qui semble juste", a-t-elle indiqué à l'AFP. L'avocate des prévenus, Me Claire Dujardin, "déçue", a indiqué qu'elle "envisageait de faire appel". Le procureur, Claude Derens, avait requis des peines plus lourdes allant jusqu'à six mois de prison avec sursis.
Les deux hommes avaient été interpellés et placés sous contrôle judiciaire le 6 mars lors de l'évacuation du site, appliquée juste après le vote du Conseil général du Tarn sur le nouveau projet de retenue d'eau, une version "light" du premier projet. La semaine précédente, l'évacuation avait été émaillée d'escarmouches entre zadistes et agriculteurs.