Pour cette nouvelle année, Enquêtes de Région se penche sur les conséquences de la crise sanitaire sur nos vies. Confinement, télétravail, gestes barrières sont entrés dans notre quotidien. En quoi ont-ils modifié notre façon de vivre, travailler, voyager et notre rapport à l’environnement ?
Pour ce numéro autour des conséquences de la pandémie du coronavirus sur notre manière de vivre, l'équipe d'Enquêtes de Région retrouve des personnes rencontrées avant que le virus ne bouscule nos vies en 2020. Qu'est-ce qui a changé entre avant et maintenant? Est-ce que les craintes et les certitudes du "monde d'avant le virus" sont toujours les mêmes en ce début d'année 2021 ?
Dans le monde d’avant, on ne parlait pas de télétravail
Parmi les mots les plus prononcés en 2020, il y a bien sûr coronavirus, confinement mais également télétravail. Le travail à distance a connu une véritable explosion, en 2020 poussé par les conditions sanitaires.
Selon une étude de l'Insee, le travail à domicile a bondi pendant l'année 2020, notamment chez les cadres : "80 % des personnes ayant travaillé à leur domicile l’ont fait pour au moins la moitié de leurs heures de travail ; en 2019, 30 % des personnes étaient dans ce cas."
Il y a 2 ans, nous étions allés à la rencontre de patrons en Occitanie, qui avaient choisi de casser les codes, les rapports pyramidaux. Le but de ces changements étaient de rendre les salariés plus autonomes, plus créatifs et donc plus efficaces. On ne parlait pas alors de télétravail. Les salariés étaient conviés à participer à de grands séminaires collectifs pour réfléchir à l’entreprise de demain. Ce monde qui paraissait lointain hier est devenu aujourd'hui une réalité.
Dans l'extrait du reportage réalisé en décembre 2018 par Amélie Poisson, Thierry Villéger et Anne-Marie Groscolas, Isabelle Duchamp qui aide les entreprises à s'adapter aux changements expliquait : "Le numérique chamboule tous les secteurs, il faut réagir vite. L'entreprise doit tester des méthodes nouvelles, oser, débriefer et s'adapter rapidement".
Invitée sur le plateau d'Enquêtes de région de ce janvier, Isabelle Duchamp observe l'impact de la crise sanitaire sur les changements et transformations des entreprises : "Pour organiser le travail à distance, nous avons mis en place des outils de collaboration collective et accompagné les managers qui devaient s'adapter rapidement. Pour amener un peu de joie et dynamiser les équipes, nous avons fait appel à la créativité avec des artistes".
Comme dans toutes les crises, cela accélère le changement
A la question de Léo Lemberton sur le télétravail qui va perdurer même après la crise de la Covid, elle répond : "Oui, il va probablement se maintenir. Il faut profiter de cette expérience inédite pour se poser et réfléchir collectivement aux avantages et inconvénients des changements que la crise a imposés aux entreprises. La gouvernance collaborative doit s'appuyer sur la créativité de tous."
Dans le monde d’avant, les villages mouraient à petit feu
Cette pandémie et ses conséquences ont provoqué un déclic chez de nombreux Français qui ont eu envie de changer de vie. Certains ont sauté le pas en décidant d’aller se mettre au vert. Une aubaine pour les communes touchées par l’exode rural depuis 50 ans pendant lesquels 50 00 habitants ont fuit les territoires les plus isolés d'Occitanie.
Depuis cet été, tout a changé. Des commerces, des maisons vides qui ne trouvaient pas preneurs ont de nouveau été investis. Nous retournons en Aveyron voir comment vont les affaires dans l'immobilier avec Jean-Stéphane Vilain. Après le premier confinement, Clement Barbet et Audrey Guiraud l'avaient suivi lors d'une visite d'une maison avec un couple qui décidait de partir vivre à la campagne après le premier confinement.
Depuis le reportage, Jean-Stéphane a vu les demandes pour les biens immobiliers situés en milieu rural augmenter. Il explique à Anne-Sophie Mandrou sur le plateau de l'émission que "la vague d'achats compulsifs après le premier confinement évolue vers des projets de vie à plus long terme à la campagne. Les gens ont réfléchi et avec la généralisation du télétravail, ils peuvent désormais envisager de s'éloigner de leur lieu de travail lorsqu'il est situé dans des villes."
Qu'en est-il des prix ? "Ils augmentent autour des agglomérations de façon notable : 10 % dans le Tarn et Tarn et Garonne. Des secteurs auparavant délaissés sont maintenant recherchés comme Mazamet ou Auch et avec des prix encore abordables pour les acheteurs."
Peut-on parler d'une inversion de l'exode rural ? "Oui, en Aveyron, le phénomène d'inversion de l'exode rural avait commencé en 2002. Ses derniers mois, ils s'est considérablement accentué."
Dans le monde d’avant, on voyageait à l’autre bout du monde
Daphné, une bloggeuse nimoise nous avait confié ses astuces pour partir loin à petit prix. Mais nos déplacements étant désormais limités, que peut-elle nous conseiller aujourd’hui ? Quelles sont ses idées et ses astuces pour se dépayser sans partir à l’autre bout du monde ?
Elle raconte à Anne-Sophie Mandrou ses dernières découvertes et sa nouvelle vision du voyage : "Je devais faire un grand voyage mais j'ai été contrainte de changer complètement d'optique. Je suis allée beaucoup moins loin, en Suisse par exemple. Nous avons une notion de l'exotisme avec en tête des images de pays lointains mais il y a d'autres manières de se dépayser autour de nous. C'est l'occasion de les découvrir".
Cette crise nous permet de repenser notre rapport au monde
Les insectes toujours menacés d'extinction ?
En juin 2019, nous avions consacré un numéro d'Enquêtes de région sur l'accélération de la disparition des insectes dont 80% sont déjà en déclin en Europe. Ils pourraient totalement disparaître d’ici un siècle. Cela serait la plus grande extinction animale depuis la fin des dinosaures. Nous étions allés à la rencontre de scientifiques observant impuissants cette catastrophe et d’apiculteurs désespérés voyant, année après année leurs cheptels d’abeilles disparaître.
La diminution de la pollution pendant les confinements a t-elle fait baisser le taux de mortalité des abeilles en 2020 ? Le 27 octobre 2020, le Sénat a voté une loi autorisant à nouveau l’utilisation des néonicotinoïdes pour traiter les betteraves. Va t-il à nouveau impacter la survie des abeilles ?
Réponses dans l'émission Enquêtes de région préparée et présentée par Anne-Sophie Mandrou et Léo Lemberton. Réalisation : Daniel Call
Diffusée mercredi 20 janvier à 23h sur France 3 Languedoc-Roussillon et France 3 Midi-Pyrénées et à revoir dans le player ci-dessous :