L'objectif de cette ligne d'écoute anonyme et gratuite est de mieux répondre aux besoins des victimes. Après l'Ile-de-France, l'Occitanie est la région qui comptait le plus grand nombre de morts violentes au sein du couple en 2019 avec 18 personnes tuées dont en majeure partie des femmes.
Pouvoir joindre 24h sur 24 en semaine le 3919, la ligne d'écoute pour les victimes de violences conjugales. C’est l’objectif annoncé le lundi 28 juin par la ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno.
Le but est de mieux répondre aux besoins des victimes de violences dans l'Hexagone et en Outre-mer où le décalage horaire limitait jusqu'à présent l'accessibilité pratique de la ligne d'écoute. En outre, la plateforme est désormais accessible aux personnes sourdes ou ayant des troubles du langage.
#NeRienLaisserPasser | À partir d'aujourd'hui, le 3919, la plateforme téléphonique d’écoute, d’information et d’orientation des victimes de violences intrafamiliales, est accessible 24h/24 du lundi au vendredi.#GrenelleViolencesConjugales pic.twitter.com/pSEAHuuDe9
— Élisabeth Moreno (@1ElisaMoreno) June 28, 2021
Pour la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) qui gère ce service anonyme et gratuit depuis 1992, c'était une nécessité.
L'important pour les femmes c’est de pouvoir être écoutées quand elles le choisissent. Cela arrive souvent après des mois voire des années de violences. Donc c'est capital de pouvoir saisir ce moment. Elles appellent souvent en journée quand par exemple l'agresseur travaille mais elles nous contactent aussi dans la nuit et tôt le matin.
Dans un second temps, l'extension horaire concernera aussi les week-end à la fin de l'été. Jusqu'ici, le 3919 était accessible de 9 à 22 heures du lundi au vendredi et de 9 à 18 heures les samedis, dimanches et jours fériés.
Une des mesures du Grenelle
Cette extension des horaires d'ouverture constituait une des mesures décidées dans le cadre du "Grenelle des violences conjugales", organisé fin 2019 par le gouvernement.
Pour assurer ce service en continu, une dizaine d’écoutantes du milieu sanitaire et social ont été formées en juin par la FNSF. Au total, d'ici la fin de l'année, ce seront près d’une cinquantaine de professionnelles qui se relaieront pour écouter et conseiller les victimes de violences physiques, verbales ou psychologiques. En fonction des situations, l'association peut rediriger ces femmes vers son réseau de 73 partenaires, dont le CCAS à Montpellier ou La Clède à Alès. Mais en cas d'urgence, la FNSF préconise d'appeler le 17 ou le 18.
L'Occitanie très touchée par ce fléau
En France, chaque année, environ 220.000 femmes adultes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. En Occitanie, des initiatives se développent afin par exemple, à Lunel de faciliter les dépôts de plainte pour violences conjugales ou pour prendre en charge les auteurs de violences conjugales comme dans ce centre à Montpellier.
Mais néanmoins la région reste particulièrement touchée par ce fléau. Après l'Ile-de-France, l'Occitanie est la région qui comptait le plus grand nombre de morts violentes au sein du couple en 2019 en France avec 18 personnes tuées selon le ministère de l'Intérieur. L'Hérault fait partie des départements les plus touchés avec sept victimes : six femmes et un homme.