La route vers l'hébergement complet des migrants à Paris est encore longue. Emmaüs vient de dresser son bilan sur l'accueil des migrants sur la capitale, le 23 juin dernier. Huit mois après l'ouverture du site, localisé porte de la Chapelle.
De leur arrivée sur la capitale à l'hébergement complet des migrants, la route est encore longue. Huit mois après l'ouverture du centre de premier accueil, situé Porte de la Chapelle dans le 18ème arrondissement, Emmaüs Solidarité tire un bilan chiffré de son action. Des résultats qu'elle estime encore insuffisants
Combien de migrants ont été accueillis ?
Entre l'ouverture du centre le 10 novembre 2016 et le 21 juin 2017, l'association de l'Abbé Pierre indique que 12.043 ménages "ont pu éviter des situations de campements à la rue, et être "hébergés dans des dispositifs adaptés". "Pour la seule journée du 21 juin, le dispositif a ainsi permis d’accueillir 175 nouvelles personnes Porte de la Chapelle", ajoute-t-elle.Leur profil
Parmi les personnes ayant bénéficié de cette aide, on retrouve majoritairement des hommes célibataires : 8834 hommes célibataires hébergés sur place dans « la Halle » de la Porte de la Chapelle. 6707 d'entre eux ont été ensuite orienté dans les Centres d'Accueil et d'Orientation (CAO) et les Centres d'Hébergement d'Urgence (CHU) pour migrants.L'association rapporte également que 2.090 mineurs isolés ont été pris en charge par le service parisien du DEMIE (Dispositif d'Evaluation des Mineurs Isolés Etrangers).
Enfin 1.119 femmes seules et familles ont été orientées vers 3 centres franciliens. Depuis l'ouverture du centre d'accueil d'Ivry-sur-Seine, réservées aux femmes et aux familles, 832 d'entre elles y ont été accueillies.
Emmaüs alarme et précise que ce bilan est susceptible "d’être remis très rapidement en cause en raison de baisses successives et très inquiétantes du nombre d’orientations vers des places en CAO et CHU migrants"
Pour en savoir plus sur le centre d'accueil d'Ivry-sur-Seine, notre reportage réalisé le jour de l'ouverture du site :
©France 3 Paris
Conclusion d'Emmaüs
Après huit mois d'existence, l'association juge insuffisante le nombre de place d'accueil et estime que les orientations actuelles "ne sont pas à la hauteur de besoins caractérisés par un accroissement des arrivées de migrants qui se concentrent à Paris".Elle dénonce également "la situation toujours tendue sur Paris" et "les violences à proximité du Centre de Premier Accueil liées à la pénurie de places d'accueil", expliquée par le nombre de place d'hébergement insuffisant.
Emmaüs Solidarité renouvelle ainsi son appel à une approche nationale du traitement de la situation des migrants, invoquant un "esprit de solidarité territoriale".
Un esprit de solidarité territoriale qui se traduit pour l'association par la déclinaison de Centres de Premier Accueil des migrants dans plusieurs métropoles régionales et la reconstitution d’un parc de places dédiées à hauteur des besoins : CAO, CHU et CADA.