Catastrophe de Brétigny : les familles des victimes espèrent obtenir enfin des informations

Pour la première fois depuis l'accident de 2013, il y a presque 3 ans, les victimes du déraillement du Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge (91) sont reçues ce lundi 9 mai 2016, par les juges d'instruction chargés de l'enquête. 

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L'attente des victimes, de leurs familles et de leurs avocats est à la hauteur de l'opacité qui semble régner dans cette affaire depuis le début, il y a presque trois ans. On peut en effet s'étonner qu'en trois ans, ce soit seulement la première fois que la justice invite les victimes pour les tenir au courant du déroulement de l'enquête.


Informations démenties ou contradictoires

Dans une lettre adressée aux juges début février 2016 pour demander cette rencontre, l'avocat de l'association "Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny", Maitre Gérard Chemla soulignait que, près de trois ans après l'ouverture de l'information judiciaire, "les victimes n'ont bénéficié d'aucune information de la part des juges d'instruction". Les victimes mettent donc beaucoup d'espoir dans cette première rencontre au cours de laquelle ils attendent d'obtenir des informations.

Depuis le début de l'affaire, il est en effet bien difficile d'obtenir une information claire. De nombreux éléments sont pourtant apparus, pour certains dès le lendemain de la catastrophe, mais à chaque fois qu'une information est rendue publique, elle est aussitôt soit démentie, soit contestée au nom d'une interprétation technique.


Petite chronologie

 - Le 12 juillet 2013, le train intercités Teoz Paris-Limoges déraille à son entrée dans la gare de Bretigny-sur-Orge (Essonne). L'accident fait 7 morts (4 personnes sur les quais et 3 voyageurs dans le train) et de nombreux blessés. 
 - Dès le 13 juillet, on sait, que c'est une éclisse abîmée et dévissée, une sorte de grosse agrafe sur un aiguillage, qui a provoqué la catastrophe. La SNCF confirme ce constat dès le 14 juillet et annonce très vite qu'elle va immédiatement procéder à une grosse opération de vérification systématique de ses aiguillages dans toute la France.
 - C'est dès ce moment que tout devient compliqué, opaque pourrait-on dire.
 - Le 25  juillet, la FNAUT, la Fédération Nationale des Usagers des Transports se porte partie civile pour tenter d'avoir accès à l'enquête ouverte.
 - Le 29 juillet, la première plainte pour homicide involontaire est déposée par la famille d'une des victimes.
 - Le 9 septembre 2013, le journal "Le Monde" révèle que la justice a relevé une quarantaine d'anomalies sur l'aiguillage incriminé. Les premières accusations de "défaillance dans la maintenance" prennent corps.
 - Le 12 septembre 2013, la SNCF annonce qu'après son tour de France des aiguillages, elle n'a, elle, relevé aucune anomalie sur ses matériels. Au passage, elle insiste sur la bonne maintenance dont ils font l'objet.
 - Le 23 septembre 2013, on en apprend un peu plus sur les révélations du "Monde". C'est un rapport interne conduit par la SNCF et remis à la justice dès le 22 juillet, qui pointe "la défaillance de maintenance sur l'aiguillage de Brétigny".
2014, rapports, contre-rapports et polémique technique
    L'année 2014 voit, dès le début janvier 2014, apparaître les rapports techniques d'experts. et les inévitables contestations et polémiques qui les accompagnent. Il se confirme ce que chacun pressent depuis le début : la bataille des responsabilités passe par des batailles d'experts. Le dossier est évidemment très technique, on va de l'analyse du déroulement mécanique de l'accident à l'expertise métallurgique des pièces de l'aiguillage en passant par l'examen administratif des procédures de sécurité et de maintenance et de leur application.
 - Septembre 2014, sur fond d'une enquête qui se crispe, RFF (Réseau Ferré de France) et la SNCF sont mises en examen.
 - Janvier 2015, suite de la guerre des expertises. Cette fois, c'est un rapport des experts métallurgiques qui va provoquer la réaction des la SNCF. Elle obtient ... une nouvelle expertise métallurgique
 - Juin 2015, les deux juges d'instruction chargés de l'enquête craquent devant l'énormité du dossier technique et lancent un appel au secours pour obtenir davantage de moyens humains. Ils seront partiellement entendus. Un troisième juge vient les épauler.

 - 2016 sera l'année du soupçon. En janvier 2016, le Canard Enchaîné révèle que la SNCF demande à ses cheminots convoqués dans l'enquête d'en dire le moins possible. Des "préparations" aux auditions seraient organisées par le service juridique de l'entreprise. La SNCF dément. Mais les victimes doutent de plus en plus, en l'absence de véritables informations. Avril 2016, la SNCF est condamnée à avancer une partie des frais de justice aux victimes.

 

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