Agriculteurs en colère : "c'est une profession passion, elle doit le rester et elle doit permettre de vivre", Alexis Izard, député de l'Essonne était l'invité du 12/13

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Agriculteurs en colère : "c'est une profession passion, elle doit le rester et elle doit permettre de vivre", Alexis Izard, député de l'Essonne était l'invité du 12/13 ©France 3 PIDF

Alors que les blocus des agriculteurs autour de Paris se multiplient, le député Renaissance du département de l'Essonne, Alexis Izard, était l'invité du 12/13 sur le plateau de France 3 Paris Île-de-France.

Vous participez au chantier des normes administratives, est-ce que vous comprenez le ras-le-bol des agriculteurs quant à celles-ci ?

Alexis Izard : Bien sûr. S'il y a des Français qui ne les comprennent pas, je les invite à aller voir des agriculteurs. J'étais hier à la ferme pédagogique la doudou au Cheptainville (Essonne) pour voir leurs contraintes administratives. Je suis allé les voir pour la mise en adaptation de leur ferme pour accueillir du public. Il y a plus de 40 points sur lesquels ils sont obligés de revenir, parfois, ils sont obligés de faire appel à des sociétés extérieures sur des chantiers qu'ils pourraient faire eux-mêmes et qui coûtent extrêmement cher pour des agriculteurs qui font parfois deux 35h pour une centaine d'euros par mois. Je pense que, quand on voit ce genre de choses, on est obligé de comprendre la révolte des agriculteurs. 

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Simplifier ces normes, d'après ces agriculteurs, est une nécessité absolue mais ça ne peut pas se faire du jour au lendemain ? 

Alexis Izard : Il faut que ça aille vite tout de même. Cela fait depuis le mois de novembre qu'on a lancé ce chantier avec Bruno Le Maire. On va à la rencontre de beaucoup de chefs d'entreprise, moi j'ai lancé un tour de France de la simplification. [...] Et on s'en rend compte, dans tous les secteurs, des agriculteurs mais aussi toutes les entreprises, du ras-le-bol administratif avec des normes qui ne sont plus comprises. Elles vont les unes contre les autres et on ne comprend plus très bien pourquoi on est obligé de les respecter. 

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Concernant la transmission des parcelles, Valérie Pécresse a annoncé cette semaine une aide pouvant aller jusqu'à 30 000 euros pour les pré-retraités voulant donner aux jeunes exploitants. Est-ce que ça peut être une solution ?

Alexis Izard : Il y a des solutions à trouver sur la transmission. L'Assemblée nationale est en train de travailler là-dessus avec le ministre de l'Agriculture, sur la loi d'orientation agricole. On a un réel enjeu sur la transmission des parcelles agricoles, on a un réel enjeu sur la transmission d'entreprise en règle générale. Un agriculteur sur deux a plus de 55 ans, un chef d'entreprise sur quatre a plus de soixante ans donc il faut faire attention. On a beaucoup d'entreprises, beaucoup de parcelles agricoles qui vont devoir être transmises, et donc, on a un réel enjeu de souveraineté. Lorsqu'on parle des personnes qui nous font manger, la souveraineté alimentaire c'est extrêmement important, c'est pour cette raison qu'il faut trouver des solutions pour leur permettre de transmettre leurs terres pour préserver le modèle agricole français. 

La question de l'argent est aujourd'hui au cœur des revendications

Alexis Izard : Comment voulez-vous attirer des nouvelles générations dans un métier avec une lourdeur administrative et qui ne vous permet pas de vivre ? C'est plutôt logique que les jeunes hésitent avant de rejoindre ces métiers-là et pourtant, ce sont de magnifiques métiers. Quand vous avez des jeunes en lycées agricoles qui vous parlent de leur future profession, c'est une profession passion, elle doit le rester et elle doit permettre de vivre. 

Le Premier ministre fera des annonces très attendues cet après-midi, est-ce que vous craignez un durcissement du mouvement ? 

Alexis Izard : Je ne fais pas de spéculation sur le mouvement. Ce qui est sûr c'est que les agriculteurs ne se mobilisent pas pour rien. Ils se mobilisent pour avoir des réponses fermes, des réponses franches sur comment on leur permet de vivre de leur travail. Je crois que le Premier ministre a bien compris ça et qu'il fera des annonces importantes pour leur permettre de libérer du temps de travail dans leur journée, de faire en sorte que les agriculteurs se concentrent sur ce qu'ils savent faire, c'est-à-dire, nourrir les Français. 

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