On les entend moins dans les cortèges mais la fédération nationale de l'agriculture biologique lance elle aussi un cri d'alarme. Dans ce secteur, les producteurs ont fait le choix de respecter des normes très exigeantes même si, avec l'inflation, vivre de leur production devient de plus en plus difficile.
À Cossigny (Seine-et-Marne), Frédéric Frings est maraîcher bio depuis 13 ans dans la ferme familiale. Il ne comprend pas la colère des agriculteurs, lui qui s'est imposé des règles : "Quand on entend parler de la quantité de produits phytosanitaires qu'on peut retrouver dans l'eau [...], il y a quand même une pollution ambiante avec ces produits-là qui justifie qu'on ait des normes un peu contraignantes".
Les Français mettent seulement 6% d'aliments bios dans leur assiette. Depuis quatre ans, la filière est en crise. "Jusqu'au début de l'épisode covid, on a eu une très forte demande de produits bios. Les consommateurs étaient très demandeurs et venaient beaucoup sur la ferme pour acheter des produits. Depuis, la demande diminue avec les crises de pouvoirs d'achat".
"On ne vit pas de notre métier"
Ce quadragénaire rejoint la colère des agriculteurs conventionnels sur un point : la rémunération de leur travail. "Le problème de l'agriculture c'est qu'on ne vit pas de notre métier. Les agriculteurs, leur problème, c'est de gagner suffisamment d'argent pour manger".
Pour le moment, Frédéric ne pense pas rejoindre les blocus prévus en Île-de-France, il préférerait une meilleure application des lois EGalim qui sont censées protéger le revenu des agriculteurs face aux distributeurs.