Agriculteurs en colère : "nous, c'est quand même le travail sur notre ferme qui nous fait gagner notre vie, ce n'est pas des papiers, le soir, après le boulot"

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Benoît Mazure dans son bureau
Agriculteurs en colère : "nous, c'est quand même le travail sur notre ferme qui nous fait gagner notre vie, ce n'est pas des papiers, le soir, après le boulot" - reportage de Farid Benbekai et Philippe Aliès / P-M Noublanche ©France 3 PIDF

Alors qu'un accident mortel a eu lieu hier sur le barrage installé en Ariège par des agriculteurs qui manifestent leur mécontentement, le président de la FNSEA a annoncé des actions toute la semaine et ce, "aussi longtemps que nécessaire". Les agriculteurs se disent excédés par le trop-plein de réglementations et de paperasse comme c'est le cas en Essonne.

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À Morigny-Champigny (Essonne), un des principaux motifs de la colère de Benoît Mazure, c'est une parcelle qu'il faudra bientôt laisser en jachère. Une contrainte de plus pour ce céréalier qui ne décolère pas. Sans ce terrain, sa production est amputée de 4% : "Comme l'Europe nous y oblige, on va devoir laisser ça non-productif et voilà l'aberration. Encore un discours entre les discours des politiques et la réalité qu'on vit sur le terrain".

Benoît Mazure passe de plus en plus de temps dans son bureau car être céréalier aujourd'hui, c'est avoir le nez dans les dossiers et remplir des formulaires exigés par la préfecture. "Ce sont, à chaque fois, des normes qui s'empilent en plus [...]. Ça s'est amplifié depuis une dizaine d'années mais ça vient s'ajouter au temps de gestion que l'on passe dans notre entreprise et nous, c'est quand même le travail sur notre ferme qui nous fait gagner notre vie, ce n'est pas des papiers, le soir, après le boulot", s'agace Benoît Mazure.

Une colère nationale

À l'autre bout de la France, en Ariège, des paysans, eux aussi à bout de nerfs, interpellent les pouvoirs publics en occupant le terrain. La FNSEA, le syndicat majoritaire, appelle à multiplier les actions jusqu'en région parisienne : "C'est avant tout un sentiment de colère froide qui s'exprime ici et ailleurs [...] parce qu'il y a un profond sentiment de déclassement du secteur agricole", explique Damien Greffin, vice-président de la FNSEA. 

À lire : Mort d'une agricultrice en Ariège : le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, se rend sur place dans la journée

Craignant l'embrasement, Bercy promettait hier une simplification des réglementations, reste à savoir si ce sera suffisant face à l'immense malaise de la profession. Une contestation qui fait déjà face à un premier drame suite à la mort d'une agricultrice, percutée par un conducteur qui essayait de forcer le barrage.

En plus : Agricultrice morte en Ariège : ce que l'on sait d'Alexandra Sonac, cette mère de famille de 37 ans percutée par un véhicule

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