La maire du 7e arrondissement parisien a été visée mardi par des perquisitions dans le cadre de l'enquête sur ses contrats de conseil auprès d'une filiale de Renault-Nissan. L'enquête en question avait été ouverte pour abus de biens sociaux et corruption.
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Maire du 7e arrondissement et favorite pour obtenir l'investiture LR en vue des municipales de Paris, Rachida Dati a été ciblée par des perquisitions. L’opération a visé mardi son bureau et son domicile, à l'initiative des juges d'instruction qui ont repris cet été l'enquête initiée le 31 mai par le parquet national financier sur un volet annexe de l'affaire Carlos Ghosn.L’affaire, ouverte pour abus de biens sociaux et corruption, concerne des prestations de conseil conclues par Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer. Le tout avec la filiale néerlandaise de l'alliance Renault-Nissan, RNBV, alors que Carlos Ghosn était encore à la tête du groupe automobile français. L’enquête avait été déclenchée par une plainte déposée le 17 avril dernier par une actionnaire de Renault, contre ces trois personnes et l'épouse de l’ex-PDG.
Des contrats « douteux de par leurs montants »
Me Jean-Paul Baduel, l’avocat de la plaignante, avait rapporté des «
soupçons » sur «
l'usage inconsidéré des fonds de Renault » par son ancien PDG. «
Les contrats sont douteux de par (sic)
leurs montants, effectués au profit d'une filiale n'ayant aucun salarié », avait assuré le conseil.Rachida Dati, qui nie de son côté toute irrégularité, aurait touché 900 000 euros d'honoraires en tant qu'avocate entre 2010 et 2012, d’après une source proche du dossier. Alain Bauer aurait, lui, touché un million d'euros entre 2012 et 2016 pour des activités de consultant. Comme l’ancienne garde des sceaux, il défend aussi la régularité des activités en question.
Une « intention de nuire » dans le cadre de la campagne LR, d’après les avocats de Rachida Dati
De leur côté, les avocats de Rachida Dati, Mes Olivier Pardo et Hervé Lehman, avaient dénoncé via un communiqué un «
amalgame scandaleux » et une «
tentative de déstabilisation », lorsque
L'Express avait annoncé mi-octobre que des juges d'instruction avaient repris l’affaire. Ils avaient évoqué une «
intention de nuire (…) particulièrement évidente », «
à quelques jours de la décision » sur l'investiture du candidat LR à la Ville de Paris, briguée par leur cliente.A noter que les noms de Rachida Dati et d'Alain Bauer ont été cités dans un audit du cabinet Mazars, mené à la demande de Renault et Nissan pour examiner les dépenses litigieuses de RNBV – structure créée par Carlos Ghosn pour incarner l'alliance de Renault et Nissan au niveau opérationnel. Ces dépenses font d’ailleurs l'objet d'une autre enquête judiciaire de la part du parquet de Nanterre. Pour ce qui est de l’ancien PDG de Renault, il reste pour l’instant en attente de son procès au Japon pour des malversations présumées.