Le Conseil de Paris a adopté ce vendredi le "naming" de la future enceinte olympique située dans le nord de la capitale. Un projet validé malgré l’opposition des alliés écologistes et communistes d’Anne Hidalgo, et grâce à l'abstention de l'opposition de droite et du centre.
En cours de construction, l’enceinte de 7 800 places située porte de La Chapelle (18e arrondissement) s'appellera bel et bien l’"Adidas Arena". Le site, qui accueillera les épreuves de badminton et de gymnastique pendant les JO de 2024, affichera officiellement le nom de la marque aux trois bandes pour cinq ans. Le contrat conclu avec Adidas, qui versera en échange près de 2,9 millions d’euros par an à la Ville (dont 180 000 pour des projets sportifs liés au quartier) est renouvelable pour sept années supplémentaires.
Les débats autour du vote de ce vendredi 8 juillet au Conseil de Paris illustrent la fracture au sein de la majorité de la maire PS Anne Hidalgo sur la pratique du "naming", qui consiste à associer le nom d’une marque à un équipement culturel ou sportif dans un but publicitaire. Pierre Rabadan (PS et apparentés), l'adjoint aux Sports et aux JO, n'a vu son projet adopté que grâce à l'abstention de l'opposition de droite et du centre (33 voix pour, 17 contre et 26 abstentions).
"Nous devons tous les jours faire les moins mauvais choix", a défendu Maya Akkari, élue socialiste du 18e arrondissement, pour qui les "recettes engrangées par ce 'naming' permettront d'améliorer notre action publique au service des Parisiens en général, et des habitants du quartier". Emmanuel Coblence, un autre élu PS, a quant à lui souligné le "montant sans équivalent en France, ni même en Europe" de ce contrat.
L’argumentaire socialiste n'a pas convaincu les élus communistes, qui réclamaient depuis des années que le futur équipement porte le nom d'Alice Milliat. En compensation, la ville attribuera toutefois le nom du parvis de l’"Adidas Arena" en hommage à cette pionnière du sport féminin.
Une pratique qui sort "tout droit des pratiques du libéralisme", critique le communiste Nicolas Bonnet-Oulaldj
"Aujourd'hui, plus un bout de terrain ne doit échapper au sceau d'une marque", a déploré Nicolas Bonnet-Oulaldj (PCF), pour qui la Ville passe "à côté de l'Histoire" avec ce naming "sorti tout droit des pratiques du libéralisme".
Du côté des élus écologistes, Emile Meunier (EELV) a regretté cette "publicité massive à une grande marque" à qui la ville "déroule le tapis rouge".
A droite, le groupe LR et apparentés a hésité à faire échouer le projet, mais ses élus se sont finalement abstenus. Rudolph Granier, élu du 18e arrondissement et membre du groupe, a notamment évoqué "l'état catastrophique des finances de la ville".