Manque de profs, d'AESH, sous investissement... Les syndicats d'enseignants de Seine-Saint-Denis dénoncent une "rentrée catastrophique" et appellent à la grève le 10 septembre. Ils demandent une nouvelle fois un plan d'urgence pour l'enseignement public dans ce département, le plus pauvre de France métropolitaine.
La mobilisation des enseignants reprend en Seine-Saint-Denis après la trêve estivale. Comme au printemps dernier avec les opérations "Ecole déserte", les enseignants réclament un "plan d'urgence" pour le département.
"Un élève du 93, c'est 6.200 euros d'investissement de l'État par an contre 8.800 en moyenne nationale, sans compter les subventions publiques délirantes qui sont accordées à l'enseignement privé au détriment de l'école publique", a dénoncé Claire Fortassin, co-secrétaire du SNES-FSU 93, lors d'une conférence de presse.
AESH, enseignants... 400 postes non pourvus
Professeur de philosophie, Claire Fortassin rappelle qu'être "un ou une élève du 93, c'est partir avec moins de chance qu'ailleurs : c'est 15 mois de scolarité volés en raison du non-remplacement des profs."
Tous les postes du département francilien n'ont pas été pourvus à l'issue des concours, organisés en juin, et l'intersyndicale dénombre notamment un manque de plus de 400 professeurs des écoles ainsi que de plusieurs milliers d'accompagnants pour les élèves en situation de handicap (AESH).
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"En ces temps de Jeux paralympiques, comment ne pas parler de la scolarisation des élèves en situation de handicap, qui est extrêmement problématique ?", a pour sa part souligné Emilie Garcia, représentante du FSU-SNUipp 93.
Pour pallier la carence du recrutement à l'issue des concours, l'académie de Créteil, dont dépend la Seine-Saint-Denis, a davantage fait appel à des enseignants contractuels pour cette rentrée, un succédané considéré comme dangereux pour les représentants syndicaux. Avec "plus de 1.000 contractuels dans le premier degré (école maternelle et primaire), on atteint quasiment les 10% de l'effectif total" de professeurs, souligne Emilie Garcia, pour qui "dans notre département, peut-être plus qu'ailleurs, les élèves ont besoin et méritent des enseignants formés".
Un plan d'urgence pour le 93
Depuis le mois de février dernier, les enseignants de Seine-Saint-Denis pour réclamer plus de moyens pour l'éducation, au travers d'opérations "Ecole déserte", grèves, rassemblements ou encore manifestations sous les fenêtres de Matignon et au Trocadéro.
Le "plan d'urgence pour le 93" implique le déblocage de 358 millions d'euros pour financer la création de 5.000 postes supplémentaires d'enseignants et un peu plus de 3.000 emplois de vie scolaire.
Parmi les revendications figurent aussi des seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants.