A Saint-Denis, des mères avec enfants vivent à la rue depuis plusieurs mois. Elles ont créé un collectif "Combat pour l’hébergement" et organisent un rassemblement devant la mairie de Saint-Denis ce vendredi 6 septembre.
Awa est originaire de Côte d'Ivoire. "On est tous à la rue ici", explique-t-elle. "La situation est très compliquée car la plupart du temps lorsqu’on appelle le 115, on ne trouve pas d’hébergement", se désole la jeune femme de 27 ans.
Depuis plusieurs mois, à Saint-Denis, des femmes, certaines enceintes, et des enfants dorment dans la rue. Pour qu'enfin on les entende, Awa et ces femmes toutes en situation de précarité, ont décidé de monter le collectif "Combat pour l’hébergement". Leur souhait, accéder à "un hébergement stable et adéquat à la composition de leurs familles pour sortir de la rue et mettre en sécurité leurs enfants", écrivent-elles sur leur post Instagram.
Un suivi social pour les démarches administratives
"On voudrait vivre comme tout le monde", dit Aya. "On demande à l’État de nous aider, pour que l’on ne dorme plus à la rue, et que l’on puisse obtenir des papiers afin de travailler"..."La plupart d’entre nous ont des métiers mais on ne peut pas travailler si l’on n’a pas de papier", rappelle-t-elle.
Le collectif demande aussi un suivi social pour que les démarches administratives aboutissent. "Il faudrait qu'on puisse être soutenue par une assistance sociale car lorsqu’on se déplace seule quelque part, nous ne sommes pas entendues".
Awa est mère de deux petits enfants qui sont restés en Côte d’Ivoire. Elle est passée par l’Espagne et a mis un an à rejoindre la France. Aujourd'hui son rêve, c'est de suivre une formation en cuisine et surtout d'apprendre à lire et à écrire correctement le français.
"Le rassemblement de vendredi à Saint-Denis est fait pour que l’on nous entende, que l’on nous voit, et que l’on ne nous abandonne pas", témoigne la jeune femme.
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Le collectif "Combat pour l'hébergement" a été créé en avril dernier, explique Matthieu Drean, le coordinateur général de la mission banlieue 93 chez Médecin du Monde. Il regroupe une cinquantaine de personnes surtout des femmes et des enfants.
L'organisation Médecin du Monde offre un appui logistique et politique à ce collectif. "On donne une adresse administrative aux personnes pour qu’elles puissent enclencher leurs démarches administratives", détaille Matthieu Drean. "On a accepté de domicilier ces personnes car on sait que vivre dans la rue tue", précise-t-il.
Des associations en soutien aux familles à la rue
Le collectif regroupe de nombreuses femmes qui ont accouché à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, témoigne le coordinateur de Médecin du Monde. "Après l'accouchement, faute d'hébergement, elles restent pendant des semaines, voire pendant des mois dans la maternité", poursuit Matthieu Drean.
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"L’hôpital refuse de mettre ces personnes à la rue mais malheureusement par manque de place ces dernières semaines, ces personnes ont été priées de sortir de la maternité et se sont retrouvées à la rue"... "C’est une situation qui n'est pas nouvelle" explique-t-il, "et qui dure depuis des années à l’hôpital", poursuit le responsable de l'ONG médicale.
Plusieurs associations et des particuliers soutiennent ce collectif comme le droit au logement (DAL), la section solidaire du syndicat Sud de l’hôpital Delafontaine ainsi que des sages-femmes de cet hôpital dionysien. Tous se retrouveront vendredi 6 septembre à partir de 18 heures pour une marche organisée devant la mairie de Saint-Denis.
