Les plantes sauvages comestibles, les "bombes nutritionnelles" des forêts franciliennes

Comestibles ou médicinales, les plantes sauvages foisonnent à l'automne dans les milieux humides et boisés. Dans le parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, des animations sont organisées pour partir à leur découverte. Et pourquoi pas, les déguster.

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Munis de leurs bottes et de leurs imperméables, ils sont une vingtaine à avoir bravé la pluie et le froid en ce dimanche matin pour assister à un atelier consacré aux plantes sauvages comestibles. Et c'est à quelques kilomètres de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, au cœur du parc naturel régional (PNR) de la Haute Vallée de Chevreuse, que la promenade commence. En tête de troupes, Stéphane Loriot, un féru de plantes sauvages en charge des animations au sein du PNR.

"Pour l'instant, on reste dans le périmètre", lance au groupe cet amoureux de la nature. Réunis sur un parking ils commencent leur initiation avec comme première découverte, le glechoma. Avec une douce odeur de menthe et de citron, "c'est l'une des plus savoureuses du moment", souligne Stéphane Loriot.

Dix minutes après, et sans avoir quitté le parking, les apprentis botanistes ont déjà fait la connaissance de plusieurs plantes comestibles ou médicinales comme l'achillée millefeuille, le lamier pourpre ou encore le géranium bec de grue. "Je n'aurais jamais dit qu'il y avait tout ça dans 20 mètres carrés", s'étonne l'un des participants.

Une trentaine de plantes comestibles à portée de main

Panier à la main, les membres du groupe continuent leur déambulation, direction cette fois-ci la forêt. Les yeux rivés sur le sol, il ne faut pas longtemps à l'animateur pour dégoter une nouvelle plante comestible. "Il s'agit de la cardamine amère, elle est emblématique des plantes de zones humides", détaille Stéphane Loriot. Une fois que tout le monde est servi, la dégustation peut commencer. "On dirait du cresson", s'écrie l'un. "Moi j'aurais dit de la roquette", rétorque l'autre. Après quelques secondes, c'est finalement le wasabi, ce condiment traditionnel de la cuisine japonaise, qui se révèle en bouche.

Mais la véritable star de cet atelier dégustation, c'est l'ortie. "C'est de la bombe nutritionnelle !" s'exclame Stéphane Loriot, qui ne tarit pas d'éloge sur le sujet. "C'est une plante forte en calcium végétal, en fer et notamment en protéines complètes aux vertus très puissantes", ajoute-t-il. Si l'animateur conseille de ne pas les cueillir au moment de la fleuraison, car difficilement assimilable par l'organisme, il préconise de la consommer en infusion ou en soupe.

Au total, le groupe aura découvert une trentaine de plantes comestibles. Certaines connues du grand public comme le trèfle, le pissenlit ou les aiguilles de sapin. D'autres, plus méconnues, comme la consoude, la mauve sylvestre ou la pariétaire.

Un engouement qui gagne du terrain

Dans la région, environ une centaine de plantes sauvages comestibles sont présentes selon Stéphane Loriot. Et c'est justement pour apprendre à les distinguer que Sophie participe pour la troisième fois à ce rendez-vous : "Il faut s'y connaître un peu, c'est difficile de ne pas se tromper. Je reviens pour l'aspect nutritif car je sais que je peux me nourrir avec des plantes sauvages qui sont bien plus concentrées que ce que je vais trouver en magasin."

Un changement dans les modes de consommation que constate Stéphane Loriot : "L'intérêt pour les plantes sauvages gagne d'année en année. Il y a un engouement qui se met en place, car découvrir le règne végétal dans sa diversité nous permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Les gens comprennent que c'est gratuit, très nourrissant et que les plantes correspondent à nos carences saisonnières."

Après deux heures d'initiation et avant de se quitter, l'animateur donne ses dernières recommandations. "Dans vos jardins, laissez les plantes sauvages s'exprimer. Pour la chaîne alimentaire, la diversité des insectes et vos défenses immunitaires. Faites des micro-milieux, votre jardin est un bocage en puissance." 

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