Allan Lecointe habite à La Baule. Âgé de 24 ans, il est handicapé, et se déplace parfois en fauteuil roulant électrique. L'appareil lui a été volé dans les parties communes de son immeuble. Il a été retrouvé immergé dans l'eau. Aucune assurance ne couvre ce type d'incident.
On peine à y croire tellement l'histoire semble invraisemblable, tellement l'acte est indécent. Et pourtant...
Un geste abject
Allan Lecointe vit à La Baule dans un immeuble. Ce lundi-là, lorsqu'il sort de son appartement et descend dans la partie commune de la résidence, il a beau chercher, il ne trouve rien. Son fauteuil roulant électrique a disparu.
Il n'était plus là, j'ai prévenu un peu tout le monde. On l'a retrouvé dans l'après-midi, jeté et immergé dans l'eau d'un fossé
Allan Lecointe
Âgé de 24 ans, le jeune homme est handicapé par une maladie qui l'empêche de marcher normalement et surtout trop longtemps. L'appareil médicalisé est indispensable à ses déplacements quotidiens.
"Mon fauteuil me sert tous les jours pour accéder à des endroits où je ne peux aller avec la voiture, les commerces par exemple où les rendez-vous de la vie", explique le jeune homme.
J'ai ressenti beaucoup de colère. je ne comprends pas cette méchanceté gratuite
Allan Lecointe
Allan a bien du mal à trouver les mots pour qualifier un tel geste. "La personne qui a fait ça n'a pas du tout pensé aux répercussions."
Dans la résidence, personne n'a rien vu, rien entendu. "Dans l'immeuble, nous ne sommes que six. J'ai vite fait le tour". Mais qui a bien pu faire ça ? "Pas les voisins ! je m'entends bien avec tout le monde".
La question tourne en boucle dans la tête d'Allan "d'autant qu'il fallait savoir que le fauteuil était là pour le voler, il était totalement invisible de la rue".
Aucune prise en charge
Un fauteuil roulant comme celui d'Allan coûte 5 000 euros. Le jeune homme n'a pas les moyens d'en racheter un. Et pour ce genre de sinistre, aucune assurance ne prend les frais en charge.
L'assurance habitation ne couvre pas les dommages parce que le vol était dans les parties communes
Allan Lecointe
Quant à l'assurance maladie, "elle ne procédera pas à un renouvellement de matériel parce que l'achat du fauteuil était assez récent, le renouvellement n'est envisageable que tous les ans", précise Allan.
Une plainte qui a peu de chance d'aboutir
Le Baulois a porté plainte, mais sans grand espoir de résultat.
La police m'a dit qu'elle n'avait pas les moyens d'agir rapidement, notamment de regarder les vidéos surveillance
Allan Lecointe
"Les images sont gardées seulement 28 jours. J'habite en plein centre-ville, forcément la personne a dû être captée par une des 200 caméras. Mais au commissariat, on me dit qu'il est impossible d'accélérer la procédure, c'est vraiment dommage", ajoute Allan.
Désabusé
Désabusé, le jeune handicapé a lancé une cagnotte intitulée "Ma liberté de mouvement" et fait appel à la générosité des gens pour s'équiper d'un nouvel appareil.
Il aimerait aussi que d'éventuels témoins se manifestent pour retrouver le, la, ou les responsables "pour payer ce qu'il y a à payer". "Si j'avais la personne en face de moi, je lui dirais simplement si tu as tellement envie de t'amuser avec un fauteuil roulant, alors prends ma place, mon quotidien et mon handicap ! "
