À Saint-Nazaire, ville de gauche et ouvrière, Jean-Luc Mélenchon était arrivé au premier tour devant Marine Le Pen. Beaucoup de jeunes ont voté pour le candidat des Insoumis. Qu'en est-il pour ce second tour ? Abstention ou vote ?
Contrairement aux prévisions les plus pessimistes, les jeunes étaient nombreux, ce dimanche, dans la file des votants du bureau de l'Hôtel de Ville de Saint-Nazaire. Pas question, pour ceux qui sont venus, de se défiler.
Comme pour beaucoup de Français, c'est la valse hésitation jusqu'au moment de rentrer dans l'isoloir. Quel bulletin glisser dans l'urne ?
Entre conviction, résignation et dépit...
Ils et elles ont accepté de témoigner devant la caméra de notre équipe.
Pour Marie, "c'est super important de voter, parce que notre avenir est en jeu pour les 5 prochaines années et si on ne le fait pas, c'est quand même dommage même si chacun voit midi à sa porte".
Audrey rejoint notre première interlocutrice.
"C'est un devoir citoyen, dit-elle, on s'est battu pour avoir le droit de vote. Je pense que les jeunes ne sont pas assez proches de la politique et sensibilisés à ce qui peut se passer. Il n'y a peut-être pas assez d'actions pour eux..."
Un propos que complète une autre jeune femme rencontrée, elle aussi, au sortir du bureau de vote. "Ça fait partie de mes valeurs que de participer aux élections, et d'exercer mon devoir de citoyen, c'est un droit, mais aussi un devoir, ça va dans les deux sens, en fait".
"C'est essentiel"
Agathe qui n'avait pas réussi à établir une procuration pour le premier tout s'est mobilisé pour le second, "c'est essentiel, dit-elle de ne pas passer à côté, même si c'est un peu un vote par défaut...comme il y a 5 ans".
Selon Jeanne," c'est vrai que la jeunesse a du mal à se retrouver parmi tous les politiques. Je pense qu'il faut voter. Je ne vais pas mentir, j'ai beaucoup hésité parce que quand on ne se reconnaît pas c'est difficile de prendre une décision, mais je pense qu'on regrette aussi si la décision finale ne nous ressemble pas du tout! ".
"Voter pour le meilleur menteur, non merci"
Sur le front de mer, d'autres jeunes gens, d'autres électeurs. Comme ce jeune homme, avec un bébé dans les bras, qui avoue, dépité, avoir voté, "contraint et forcé".
"C'est ma compagne qui m'a poussé à aller voter. J'étais complètement désabusé, démoralisé...".
Sur la dizaine de moins de quarante ans que notre équipe a croisée, seule Anaïs n'est pas allée voter. Par choix. "Je n'ai jamais voté en fait, je ne vais pas voter, car je n'ai pas suivi et que cela ne m'intéresse pas. Pour moi, tout le monde ment. Donc voter pour le meilleur menteur, non merci".