Le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé Saïd Chabane jugé pour exercice illégal de la fonction d'agent de joueur et blanchiment d'argent.
Lors du procès qui s'est tenu en mars dernier, le procureur avait requis 18 mois de prison avec sursis contre le propriétaire du club de football angevin, Saïd Chabane.
Ce 28 mai, le tribunal correctionnel de Bobigny a décidé de relaxer Saïd Chabane des chefs d'accusation de complicité d'exercice illégal de la fonction d'agent et blanchiment d'argent en bande organisée.
Arrivé en 2011 à la présidence du club angevin, Saïd Chabane multiplie les déconvenues depuis quelques temps. Son image est tellement écornée que lors de la dernière soirée du championnat de Ligue 2, lorsque le SCO a fêté sa remontée dans l’élite, l’équipe n’a même pas fait un crochet par la mairie avant d’aller déboucher le champagne en discothèque. Le maire d’Angers s’est contenté, ce soir-là, d’un message de félicitations sur le réseau X.
Une première affaire d'agressions sexuelles
Tout a commencé à basculer du côté sombre en 2020 pour le charcutier sarthois devenu propriétaire et président du SCO d’Angers. En juin de cette année-là, l’homme est mis en examen par un juge d’instruction angevin pour des agressions sexuelles, suite à une enquête ouverte par le parquet en janvier. Saïd Chabane passera même par la case garde à vue.
Le Président du SCO contestera les accusations portées par une salariée du club. On apprendra aussi que deux autres plaintes ont été également été déposées par une salariée et une ex-salariée.
"Il s'agit de quelqu'un qui est réputé sévère et qui est craint, voire intimidant" dira à son propos le procureur d’Angers.
Au final, ce sont sept femmes qui porteront plainte et Saïd Chabane écopera, en mars 2024 d’une condamnation à deux ans de prison dont un avec sursis. Il a fait appel.
Démission de la présidence en 2023
L’artisan de la remontée du SCO en Ligue 1 en 2015, avec l’entraineur Stéphane Moulin, est également parvenu à améliorer la trésorerie du club mais après le dossier agressions sexuelles, c’est une affaire de blanchiment d’argent qui fera à nouveau passer le propriétaire du SCO par une garde à vue, en avril 2023.
Alors que le club touche le fond en ligue 1, Saïd Chabane venait d’annoncer sa démission de la présidence qu’il confiait alors à son fils, Romain, nommé "Président non opérationnel". Teddy Kefalas est nommé président délégué.
C’est pour cette affaire qu’il est passé en jugement en mars 2024 devant le tribunal correctionnel de Bobigny et pour complicité d'exercice illégal de la profession d'agent de joueurs.
Un club qui remonte dans l’élite, mais un propriétaire qui doit se défendre dans des affaires de mœurs, d’argent. Quel sera le prochain rebondissement au SCO ?
Un club soucieux de son image ?
Rappelons qu’en mars 2023, le SCO s’était séparé de son entraîneur Abdel Bouazaham pour ses mauvais résultats, mais aussi pour des propos sexistes. Un départ "pour préserver l'image du club" avait-on dit au SCO, à l’époque.
Une image qui a sans doute souffert ces derniers mois après ces épisodes judiciaires.
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