ENVIE DEHORS. Besoin de nature ? on se fait une petite virée dans le Sud Mayenne !

Julie Hattu a, comme tous les dimanches, des envies dehors et nous des envies d’ailleurs. Cette semaine, elle se promène dans le Sud de la Mayenne. Des paysages de nature de forêts à consommer sans modération, à condition d’aimer marcher, d’être curieux surtout de ceux qui font briller ce territoire

On peut d’abord s’arrêter sur les bords de la Mayenne dans un petit coin inspirant : la petite commune fleurie de Saint Sulpice. C’est ici que Claire née au Kenya et qui a longtemps vécu en Afrique du Sud s’est installée pour un élevage singulier, celui des alpagas.

C’est lors d’un voyage au Chili avec son mari hollandais qu’elle découvre ces animaux. C’est le coup de foudre ! Le couple décide alors d’acheter une ferme en Mayenne où les parents de Claire vivent et d’y créer en 2010 cet élevage. 

Au début, le premier troupeau ne compte que neuf animaux. Aujourd’hui, une soixantaine de bêtes vit paisiblement dans les champs, attendent les distributions quotidiennes de rations de nourriture, les tontes de laine, les nettoyages et les saillies puisqu’elle fait de la reproduction.

Il faut compter environ 850 euros pour un mâle, et entre 2000 ou 3000 pour une femelle. Mais comme les chevaux ou les chiens par exemple, le prix peut grimper beaucoup plus haut en fonction du pedigree de l’animal.

L'alpaga n’est pas un lama : il est plus petit et pèse donc un peu moins lourd : 80 kilos contre 100  pour le lama.  Sa laine est de bien meilleure qualité. Claire les élève soit pour les revendre à des particuliers, d’autres éleveurs ou pour vendre des produits issus de leur laine soyeuse.

Ils sont très câlins, voire collants ! Ce sont des animaux très faciles à domestiquer.

Claire Faber éleveuse d'alpagas

C’est d’ailleurs dans l’atelier attenant à ses champs que Claire traite elle-même cette laine, la file au moyen d'un rouet fait maison. Claire colorie aussi sa laine en utilisant des teintures naturelles réalisées à partir d’oignons, de cerises ou de fleurs d’hortensias

Ayant résidé au Kenya jusqu'à l'âge de 20 ans, elle a acquis là-bas ces techniques naturelles qui lui permettent de fabriquer elle-même beaucoup de choses dont des vêtements, accessoires qu’elle vend dans une petite boutique qu’elle a installée dans sa ferme.

A Saint Fort il y a des faiseurs d’or

Notre périple dans le Sud Mayenne se poursuit à Saint-Fort.  Ce village se situe à quatre kilomètres au sud de Château-Gontier et il mérite un détour. C’est en effet là que l’on trouve une des dernières grandes orfèvreries d’art de l’ouest de la France.

Le couple Benoît et Anne de Grandmaison s’est lancé un défi il y a une quinzaine d’années, reprendre et relancer cette entreprise. C’est un retour aux sources pour Benoît, il a été élevé dans un petit village de Mayenne non loin d’ici. C’est aussi une reconversion voulue lorsqu’il rachète l’entreprise et vient s’installer ici avec son épouse.

L’entreprise spécialisée dans la fabrication et la restauration d’orfèvrerie depuis 1828 était à l’origine installée à Sablé-Sur-Sarthe. Lorsque Benoît, 60 ans, la rachète en 2005, il la délocalise à Château-Gontier et se lance dans la construction d’un atelier neuf respectant toutes les normes de sécurité obligatoires.

Ils ne connaissaient rien à ce métier. Benoît était auparavant cadre dans l’industrie agro-alimentaire, sa femme s’occupait des enfants (ils en ont 5 aujourd’hui). Il a donc fallu tout apprendre !

Dans l’atelier, on peut voir de grosses plaques de métal qui ressemblent à des planches. C’est de celles-ci que tout commence. Juste à côté, une machine qui semble tout droit sortie d’un roman de Jules Verne avec ses rouages et sa mécanique d’horloger. Une machine d’exception que Benoît est le seul à posséder en France. Elle sert à donner leur forme aux différents éléments de vaisselle en argent massif ou métal argenté : assiettes, plateaux, timbales, etc.

Dans l’atelier de fabrication, Anne, la femme de Benoît qui est aussi la gérante de l’entreprise s’occupe de l’argenture, un procédé très technique. Une fois mises en forme, les pièces sont plongées dans différents bacs d’eaux acides ou alcalines. Il faut 24 bains en tout pour chaque pièce d’orfèvre. On peut les choisir cuivrées, nickelées, argentées, dorées…

C’est ensuite la température de chacun d’entre eux qui définira la brillance et la qualité des pièces. Une fois polis, tous les défauts de surface doivent disparaitre, les pièces sont terminées. Depuis la plaque jusqu’au polissage, il faut environ 4 heures pour fabriquer un petit plateau, une timbale en argent (9000 pour des baptêmes sont fabriquées chaque année) des couverts, de la vaisselle. Ces collections d’art, les plus belles pièces sont exposées dans un showroom jouxtant l’atelier de production.

Les clients ? Des professionnels comme les magasins d’art de la table, mais aussi les horlogers, les bijoutiers, des antiquaires, des musées, des collectionneurs privés, des services du patrimoine départementaux ou diocésains, des hôteliers de luxe…. Et même le grand Chef Alain Ducasse qui a confié la fabrication de ses casseroles à Benoît, Anne et leurs quatre employés, nos faiseurs d’or !

Craon : son château, son hippodrome et de grands chevaux de course

C’est par les rives de l’Oudon qu’on arrive à Craon et ce que l’on voit de loin c’est son château. Construit au 18ème siècle tout en pierre blanche de la Loire, on le surnomme « le petit Versailles de la Mayenne ». Monumental avec son corps central rectangulaire qui s’ouvre sur la cour d’honneur et ses deux ailes, il est paré d’un écrin de verdure de 647 hectares et de 6 kilomètres d’allées, traversé par la douce rivière de l’Oudon. Le château, dans un état de conservation exceptionnel, classé Monument Historique depuis 1971 mérite vraiment un petit détour avant de se rendre sur un site qui fait la renommée nationale et la fierté de Craon, l’hippodrome de La Touche. Il faut rappeler que la Mayenne est une terre d’élevages de chevaux de course et a vu naître de nombreux champions.

Chaque année l’hippodrome accueille des courses réputées. Les jours de compétition, il y a de l’activité et de la vie !  C’est tout un monde qui s’affaire autour des athlètes que sont les chevaux. Ils sont échauffés, douchés, brossés et coiffés pour être au top quand sonne le départ.

C’est Hugues Crosnier, autrefois jockey amateur qui gère cet hippodrome de 65 hectares avec une capacité d'accueil de 20 000 places assises dans ses tribunes, 5000 places de parking et côté chevaux, 129 boxes et 42 stalles ! C’est à la société des courses de Craon que préside Hugues qu’appartiennent les terrains.

Cet hippodrome est historique. Ici, depuis 1848 ont lieu des courses extrêmement populaires plusieurs fois dans l’année. A l’époque, le site appartenait aux propriétaires du château de Craon. Les courses se déroulent dans de nombreuses disciplines : trot, galop, obstacles et crosscountry.

Plusieurs pistes couvrent 15 hectares, plusieurs tribunes dont la grande construite dans les années 60 qui peut accueillir 12 000 spectateurs sur 2 niveaux. Quelques minutes avant le départ de la course, c'est sur un rond de présentation que les chevaux sont dévoilés au public, les jockeys montent en selle. L’heure est à la concentration pour tout le monde car c'est aussi le moment décisif où il faut faire son choix et miser sur le bon cheval !

Dans les tribunes ou au plus près de la piste, les entraîneurs sont concentrés. Pour la grande majorité d’entre eux, ils ne possèdent les montures. Leur rôle est de travailler pour le compte de propriétaires qui leurs confient  leurs chevaux afin qu'ils en fassent  les meilleurs athlètes possibles. Ils en prennent soin et les entraînent en vue de compétitions. Les entraîneurs mayennais travaillent à Sennones dans le centre d'entraînement de l’Ouest très plébiscité par les professionnels du milieu.

Il y a des pointures, pas des stars (dans ce milieu, on sait se faire modeste) parmi les entraîneurs. Tout le milieu connaît Joël Boisnard, il a été un jockey vedette, cravache d’or pendant 10 ans. Il est aujourd’hui l’entraîneur attitré d’une soixantaine de chevaux. Pour être entraîneur, il faut être à la fois un expert hippique, un excellent cavalier et un chef d'entreprise !

Les entraîneurs comme les lads et les jockeys sont payés grâce aux courses et aux jeux, alors même que les courses ne représentent qu’à peine 2% de l’activité de l’ensemble du travail hippique effectué sur un cheval.

 

Autre découverte dans cette balade dans le Sud Mayenne le vignoble du « Clos de la Morinière »  à Saint-Denis-d’Anjou. Une association fait revivre l’ancien vignoble local du 17ème siècle et produit 4000 bouteilles du seul vin de Mayenne,  

"Envie dehors" diffusé le 03 avril à 12 H 55 sur France 3 Pays-de-la-Loire et sur tous nos écrans pdl.france3.fr et france.tv

Magazine d'aventure (26 minutes)

Production exécutive : Les Nouveaux Jours
Producteur : Maël Mainguy
Réalisation : Aurélie Piel
Rédaction en chef : Camille Pitron

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