Pour compenser le déficit de main d'œuvre dans les secteurs en tension, Gérald Darmanin a proposé la création d'un titre de séjour "métiers en tension", une idée accueillie favorablement dans la Sarthe.
Après plus de six mois de recherche, Patrick Houlin, gérant d'un restaurant à Champagné, dans la Sarthe, avait enfin trouvé un employé pour travailler à la plonge.
Mais cet homme ne disposait que d'un titre de séjour temporaire, il y a de cela quelques semaines, un courrier du ministère de l'intérieur est arrivé, indiquant que le candidat ne pouvait pas travailler dans le restaurant, à cause de son titre de séjour.
"On a du personnel et puis non, on ne peut pas aller plus loin"
"On marche sur la tête. On a du personnel, il est là, il travaille bien, il est ponctuel, il a toutes les qualités requises pour faire et puis non, on ne peut pas aller plus loin", déplore le restaurateur.
Pour combler ce déficit de main d'œuvre dans certains secteurs, Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et Olivier Dussopt, ministre du travail, ont proposé la création d'un titre de séjour "métier en tension".
Une idée qui séduit Patrick Houlin : "Aujourd'hui, on a un vrai problème de recrutement donc si on peut avoir de la main d'œuvre avec des travailleurs étrangers, c'est avec grand plaisir."
Un constat partagé dans le transport routier. L'entreprise sarthoise Tremblaye salarie 400 employés sur toute la France.
Deux chauffeurs en CDI écartés
Cette année, elle a dû se séparer de deux chauffeurs poids lourds en CDI, leurs titre de séjour étant expiré.
Une situation difficile à vivre pour la directrice des ressources humaines qui cherche en permanence des candidats.
Beaucoup de nos collaborateurs ont des titres de séjour. Pour nous cela serait vraiment très favorable et nous permettrait d'avoir beaucoup plus de candidats dans ce secteur.
Géraldine Puisy-Dia, Directrice des ressources humaines
Ce mois-ci, la liste des métiers en tension devrait être revue à la hausse par le gouvernement. La proposition de loi immigration, quant à elle, sera examinée au Parlement début 2023.
Les ministres à l'origine de cette idée compte sur les votes de la droite républicaine pour faire entrer cette idée dans la loi.
Un débat qui s'annonce complexe, Bruno Retailleau, sénateur vendéen et candidat à la présidence des Républicains, a annoncé sur Twitter que la droite "refusera ce projet de résignation nationale."