Vols de câble en cuivre : "ils n'ont plus de contact avec leur famille", un centre de soins coupé du monde

Depuis le 19 octobre, le centre de convalescence des Carmes, situé à Aiglun, est coupé du réseau téléphonique. Plus de wifi, plus de téléphone : un vol de câble a privé l’établissement de réseau, laissant résidents et personnel dans une situation de plus en plus difficile. Face à ce problème, l’opérateur téléphonique n’a proposé aucune solution.

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Coupé du réseau téléphonique, le centre de convalescence des Carmes, à Aiglun, est contraint d'envisager une tout autre organisation. Un vol de câble, le 19 octobre dernier, prive l’établissement de standard téléphonique, laissant résidents et personnels dans une situation complexe. 

Pour Christelle Poulain, directrice du centre, cette panne n'est pas sans conséquences. Cela contraint les résidents, en première ligne. “L’absence de réseau téléphonique pénalise surtout les résidents, isolés dans leur chambre, qui n'ont plus de contact avec leurs familles”.

Mais cela concerne aussi les professionnels. Pour le responsable logistique Dominique Monardo, “on ne peut plus se passer de communication, d’une part pour travailler puisque les professionnels ont besoin de contacter des services extérieurs”.

Une situation qui complique le quotidien du personnel 

En l'absence de standard téléphonique, l’établissement a dû mettre en place une solution temporaire : basculer le standard téléphonique sur un numéro de portable. L'accueil doit désormais noter les numéros de téléphone à la main, ensuite appeler le service professionnel demandé pour qu'il puisse, enfin, appeler la personne en question. En bref, le standard n’est plus fonctionnel, il ne peut plus rediriger les appels entre les différents services. Désormais, tout se fait manuellement. 

Ghilès, un aide-soignant reçoit un coup de fil sur son téléphone personnel. Il s’empresse de prendre une feuille et un stylo pour noter le numéro qui tente de le joindre, pour ensuite pouvoir le rappeler. “Chaque appel reçu par l’accueil doit être noté à la main, transmis au service concerné et rappelé avec des téléphones personnels, alors qu’auparavant, les familles étaient redirigées automatiquement vers les services appropriés directement depuis le standard”, relate-t-il. 

Par ailleurs, certains ont eu droit à un téléphone portable, distribué par le centre, d’autres se contentent de leur téléphone personnel. “On a dû distribuer quelques téléphones, et puis les veilleurs et infirmiers de nuit ont dû se servir de leur portable personnel pour joindre les urgences en cas de nécessité”, explique la directrice du centre.

"La panne devrait se prolonger à un mois"

La situation coupe le centre des échanges, au sens large. Situé en seconde zone pour les plans d'urgence du département, en cas de catastrophe naturelle, le centre doit être en capacité d’accueillir des patients de l’hôpital de Digne-les-Bains. Mais la communication étant limitée, “si l’hôpital devait nous joindre en urgence, nous serions dans l’incapacité d'avoir la réactivité nécessaire,” déplore la directrice du centre.

Avec ses 120 employés et 170 patients, le centre de gériatrie et de rééducation des Carmes est le deuxième plus gros employeur du bassin dignois. Pourtant, aucune solution n’a été proposée par l’opérateur téléphonique. Ce qui indigne Dominique Monardo, responsable logistique du centre : “Cela semble inimaginable qu'en 2024, nous soyons coupés de réseau si longtemps. Une panne de deux jours avait déjà causé des difficultés il y a quelques mois, mais cette fois-ci, cela devrait durer plus longtemps.” Initialement annoncée pour “quinze jours, la panne devrait se prolonger au moins un mois”, assure-t-il, “sans explication de la part de l’opérateur”.

Au-delà des aspects logistiques, la coupure entraîne l’inquiétude des familles. “Les familles sont naturellement un peu plus inquiètes. Certaines appellent plus souvent. Nous faisons de notre mieux pour les rassurer”, explique Ghilès, aide-soignant.

Un article écrit avec Véronique Bouvier et Aurélien Casanova, journalistes à France 3 Provence-Alpes.

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