20 hectares partis en fumée à Saint-Vallier, 30 sur la commune de Briançonnet, depuis le début de l'année, des incendies ont mobilisé les soldats du feu dans les Alpes-Maritimes. Des sapeurs-pompiers qui ne baissent pas la garde en cette période de sécheresse.
Dans les Alpes-Maritimes, les jours se suivent et se ressemblent. Des températures anormalement douces, largement au-dessus des normales saisonnières, et l'absence de précipitations, qui intervient après une canicule record durant l'été 2022.
Le niveau des lacs est anormalement bas.
Et des feux de forêt, il y en a certes chaque année dans les Alpes-Maritimes. Ce mercredi 29 mars au soir, les pompiers sont intervenus pour traiter une reprise de feu sur la commune de Briançonnet. 5 000 m² ont été brûlés. Sur la même commune, à la mi-mars, 30 hectares avaient été ravagés par les flammes.
Au total depuis début 2023, 35 départs de feu ont été enregistrés, soit 108 hectares brûlés, explique le commandant Xavier Wiik, chef des opérations au SDIS 06 - Service départemental Incendie et Secours-.
C'est moins qu'en 2022 pour la même période avec 37 feux pour 157 hectares. Particularité de ce début d'année : de forts épisodes venteux avec des rafales de 100 km/h. Pour autant, le phénomène de ce que les pompiers qualifient de "feux d'hiver" est bien connu. Ils ont lieu en général dans le haut pays et ils sont plus "rampants", contrairement à l'été où les incendies sont plus proches du littoral et donc des habitations.
Des craintes pour l'été ?
Les nappes phréatiques sont largement déficitaires en ce début d'année, reprend le commandant Xavier Wiik, qui rappelle qu'elles se rechargent en principe pendant le premier trimestre. Et 2023 se présente comme 2022 : pas de pluie en début d'année et donc des sols particulièrement secs.
Pas d'inquiétude, mais une vigilance renforcée pour nous, on est prêt, au cas où !
Commandant Xavier Wiik, chef de groupement SDIS 06
Une stratégie : frapper vite, fort et s'adapter
Le principe national qui s'applique en France pour tout incendie se résume en une phrase :
"Une attaque rapide et massive pour tout départ de feu."
Dans les Alpes-Maritimes, cette stratégie a permis de limiter les dégâts, avec 36 hectares brûlés seulement durant l'été 2022.
Mais elle n'est pas la seule. Dans ce département, au sein du SDIS, une cellule spécifique "feux de forêt" a été constituée il y a deux ans. Chaque jour, elle analyse les données météos et le risque incendie. La "force de frappe", c'est-à-dire la réponse opérationnelle, est adaptée dans les casernes.
Ainsi, au total, 100 sapeurs-pompiers peuvent être mobilisés en fourchette basse, jusqu'à 300 si nécessaire. D'ailleurs, l'organisation des moyens pour l'été a été anticipée et elle sera annoncée au personnel dans les jours prochains.
La nécessaire prévention
Les soldats du feu insistent enfin sur l'importance de la prévention. Le débroussaillement des parcelles est une obligation faite aux propriétaires.
Ne pas jeter de mégot de cigarette en forêt ou sur les routes, ne pas faire de barbecue dans la nature, autant de consignes qui relèvent du bon sens.
Et avec le changement climatique, il faudra changer le rapport avec l'eau et apprendre à l'économiser.
Alors en attendant la pluie, adaptons de bons comportements. Les pompiers, eux, sont prêts à intervenir si nécessaire.